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La pêche fait sa petite révolution

Edition N°38 - 20 octobre 2021

Depuis le mois d’octobre 2020, le monde de la pêche sur le cours supérieur de la Birse connaît une petite révolution. En accord avec les instances cantonales, la fédération de pêche du Jura bernois et les trois sociétés de pêche de Tavannes, Malleray-Bévilard et Court-Sorvilier, il a été convenu de ne plus procéder au traditionnel lâcher d’alevins de truite.

Jusqu’à présent, les pêcheurs prélevaient régulièrement des truites reproductrices pour recueillir les pontes, les féconder et élever les alevins en pisciculture à Moutier.

Cet alevinage était pratiqué en vue du repeuplement des ruisseaux et rivières régionales. Or force est de constater que malgré l’amélioration de la qualité de l’eau suite à la construction des stations d’épuration et les soins apportés aux cours d’eau, cette technique, coûteuse au demeurant, se révèle peu efficace. Les études effectuées révèlent que la totalité ou presque des alevins ainsi relâchés dans la nature n’arrivent pas à l’âge adulte au grand dam des amateurs de pêche. Alors que sept alevins sur dix nés dans la nature y parviennent.

Nouvelle approche

Une première expérience prometteuse menée sur la population de brochets est riche d’enseignements. Depuis plus de huit ans, il n’a plus été procédé à des alevinages de cette espèce de poisson et, depuis, la population de brochets s’est maintenue. Mieux, elle a même progressé dans tout le canton à l’exception d’un lieu où elle est en concurrence avec le silure, le plus grand poisson d’eau douce de notre pays. Cela grâce à un aménagement et un entretien judicieux de lieux de ponte appropriés en milieu naturel.

Les poissons nés en rivière déve-loppent des qualités mieux à même de résister aux divers dangers qui les guettent et surtout mieux adaptés à leurs conditions de vie.

Sur l’impulsion d’André M. Schaad, président de la dynamique Société de pêche de Tavannes, il a été décidé d’un commun accord avec les trois sociétés citées en tête d’article de ne plus aleviner le cours supérieur de la Birse jusqu’au barrage en aval de Court. Ceci pendant cinq ans durant lesquelles il sera procédé régulièrement à des pêches de recensement. Après quoi un bilan sera tiré.

Un coup de pouce nécessaire

Laisser la nature faire ne suffit probablement pas. Nos cours d’eau aménagés par la main de l’homme, trop souvent canalisés et malmenés doivent être revitalisés. C’est pourquoi les activités des sociétés de pêche ne se limitent pas à la capture et aux plaisirs de la table.

L’urbanisation et les constructions diverses participent au colmatage des fonds de rivières, recouvrant les graviers propices à la fraie. C’est les pieds dans l’eau que les jeunes membres du goldenjunior-club de la Société de pêche de Tavannes se sont attelés à la tâche de revitalisation des ruis-seaux de la Coué et de la Côte Gobat. Un groupe de jeunes dont les membres ne sont pas tous adeptes de la pêche, mais tous sensibles au bien-être de nos cours d’eau par ailleurs précieux indicateurs de la qualité et de la diversité naturelle.

Rendez-vous est d’ores et déjà pris pour une analyse des résultats souhaités positifs.

Patrice Neuenschwander