Domiciliés à Moutier, les jumeaux, Loris et Alexis Junod, ont une passion commune: le motocross. Si Loris avait besoin de reprendre quelque peu ses marques en début de saison suite à une blessure difficile, son frère Alexis s’est classé 2e au Championnat fribourgeois dans la catégorie 85 cmc. Des résultats encourageants pour les jeunes Prévôtois en prévision de la prochaine saison.
En faisant leur connaissance, on ne se douterait pas un seul instant qu’ils sont jumeaux. En effet, Alexis et Loris Junod ne possèdent pas cette ressemblance frappante qui caractérise certains jumeaux. Mais lorsqu’ils se mettent à parler de leur passion, le motocross, on décèle mieux leur réelle complicité et leurs intérêts semblables. Tous deux ont pris goût à ce sport à l’âge de 6 ans en assistant aux courses de leur grand frère Alan. Alors que ce dernier a mis de côté la compétition pour l’instant, les deux jeunes Prévôtois ont pris la relève et de fort belle façon. Evoluant en 85 cmc, Alexis a effectué une très belle saison 2018. Il a terminé deuxième au Championnat fribourgeois.
Deux trajectoires bien distinctes
Dans cette catégorie comprenant des coureurs âgés de 12 à 15 ans, il fait partie des plus jeunes puisqu’il n’a que 13 ans. Aux Championnats suisses, il a décroché le 13e rang, de quoi entretenir certains espoirs pour la saison prochaine: «Je suis satisfait de ma saison dans l’ensemble. Mais l’année prochaine, j’aimerais vraiment finir dans le top 10 aux Championnats suisses», explique Alexis. Grâce à son gabarit léger, Alexis est particulièrement à l’aise pour effectuer les sauts, dont il a fait une véritable spécialité.
Son frère Loris évoluait dans la même catégorie, soit en 85 cmc. Son début de saison a été plus difficile. La guérison de sa fracture de l’humérus a été plus longue et compliquée que prévue, lui faisant ainsi manquer les quatre premières courses de la saison. «J’étais impatient de recommencer et de tenter de revenir à mon meilleure niveau», relève Loris. Malgré une très belle fin de saison, le retard pris au niveau des points a été trop difficile à combler. Il s’est placé 18e aux Championnats suisses et 17e aux Championnats fribourgeois.
Vers la 125 cmc?
Avec ses 1 mètre 60, Loris fait partie des plus grands dans sa catégorie. C’est pourquoi son père Nicolas envisage un changement de catégorie la saison prochaine: «Passer en 125 cmc serait plus logique au vu de sa taille. Mais Loris serait confronté à des cracks qui ont une grande expérience et qui sont plus âgés que lui. Nous pesons actuellement le pour et le contre. Mais si nous décidons de faire le pas, il s’agira pour Loris d’une saison de transition et d’apprentissage.»
Monique reine de l’organisation, Nicolas pro de la mécanique!
Avoir deux fils qui pratiquent le motocross représente un investissement important pour Nicolas et son épouse Monique. Ainsi, de nombreux week-ends sont consacrés aux entraînements et aux courses comme l’explique le papa Nicolas Junod: «Dans la région, les pistes sont rares. Nous sommes donc obligés de nous déplacer dans toute la Suisse mais aussi à l’étranger. C’est pourquoi, nous avons aménagé un camping-car. Il nous offre une grande flexibilité.» Si le père des jumeaux est un pro en ce qui concerne la mécanique, Monique, la maman, est une reine de l’organisation. Elle réserve les vols, gère le matériel et représente un véritable GPS en matière de pistes. Un duo de choc qui explique en partie les bons résultats de Loris et Alexis. Dans le monde du motocross, il n’est pas toujours aisé pour eux de rivaliser avec d’autres jeunes qui disposent de conditions d’entraînement plus favorables. D’autres régions de Suisse, et notamment la Suisse alémanique sont davantage développées pour favoriser la pratique de ce sport. Certains coureurs ont la possibilité de s’entraîner très régulièrement. Ce qui n’est malheureusement pas le cas des jumeaux. Mais pour Monique, le motocross est une belle école de vie: «Ils apprennent à se dépasser, à faire de leur mieux, à réussir mais aussi à perdre. Nous ne sommes pas du genre à les pousser pour obtenir des titres à tout prix. Nous voulons que cette activité reste avant tout un plaisir. Mais nous les accompagnons au maximum de nos possibilités.» La famille passera ses prochaines vacances en Italie. Non pas pour le farniente ou pour déguster des glaces, mais pour s’entraîner sur des pistes ouvertes l’hiver.
Pascale Stehlin