Adorés par les enfants depuis les années 1980, lesdits Transformers sont des robots ayant la capacité de prendre l’apparence d’objets de notre quotidien, principalement des véhicules de tous genres. Ils parviennent ainsi à passer inaperçus sur Terre, là où ils affrontent de terribles ennemis et protègent l’humanité de l’extinction. Dans cette 7e aventure au cinéma qui se déroule cette fois-ci durant les années 1990, un ex-militaire du nom de Noah Diaz, en mal de travail, tente de voler une Porsche 911 rutilante. Pas de chance pour lui : il s’agit en réalité d’un Autobot, un gentil Transformer. Ce dernier et ses semblables se réunissent peu après, suite à la réactivation d’un mystérieux artefact extraterrestre. Noah se retrouve malgré lui impliqué dans la quête de l’étrange objet qui pourrait bien aider les robots à rentrer sur leur planète natale, Cybertron. Sauf que l’artefact est en fait protégé par les Maximals, des robots ayant pris l’apparence d’animaux gigantesques.
Depuis des milliers d’années, ces êtres primaires ont veillé à ce que l’objet extraterrestre ne tombe pas entre les griffes d’Unicron, un dieu robotique dévoreur de monde. La réactivation de l’artefact va pousser le vilain glouton mécanique à envoyer son terrifiant serviteur Scourge chercher ce qu’il convoite tant. Face à une telle menace, une alliance entre robots-voitures, robots-animaux et humains va très vite s’imposer pour sauver notre monde.
Peu de neuf à l’horizon
Une potentielle fin du monde, un artefact à retrouver, des humains normaux impliqués dans une guerre robotique : pas de doutes, c’est bien un film Transformers adoptant les mêmes principes que les six précédents. A défaut d’être des chefs-d’œuvre scénaristiques, ces derniers avaient au moins le mérite d’avoir une réalisation dégageant de puissantes images qui restent en tête. Que nenni avec ce « Transformers : Rise of the Beasts » ! Le réalisateur Steven Caple Jr. se contente du minimum syndical, enchaînant les dialogues plats et les scènes d’action sans jamais vraiment savoir quoi en faire. Mais tout n’est pas à jeter.
Le tempo comique de certains dialogues fonctionne bien et quelques morceaux de bravoure impressionnent, particulièrement dans le 3e acte, gigantesque bras de fer entre nos héros et une armée d’horreurs mécaniques. Cela étant dit, les scènes se voulant spectaculaires sont trop souvent sabotées par des effets spéciaux grossiers et peu crédibles. Un peu plus d’explosions réelles directement filmées sur place auraient clairement aidé à corriger le tir, ce que les précédents Transformers avaient compris, eux.
Enfants, à vos écrans
Mais l’aspect « faux » du film n’est pas le seul problème soulevant des questions. La palme reviendrait plutôt au scénario qui, malgré le synopsis capillotracté cité précédemment, est stupide de simplicité. Le film est extrêmement prévisible dans son déroulement et ne surprend que très rarement. Il ne prend même pas le temps d’expliquer des points absolument insensés. Exemple : pourquoi existe-t-il des robots ayant pris l’apparence de gorilles, de guépards, d’aigles et de rhinocéros avant même qu’ils n’aient mis les pieds sur Terre ? Les fans des vieilles séries dont s’inspire le film le savent probablement, mais pas le grand public. Cette simplicité et cette platitude générale font de ce « Transformers : Rise of the Beasts » une œuvre frôlant la médiocrité. Cela étant dit, comme les jouets à l’origine des films, c’est un divertissement idéal pour les enfants en quête de sensations fortes. Car il ne faut pas se leurrer, cela reste un gros placement de produits destiné à booster les ventes auprès des bambins et des collectionneurs (lire encadré). Ironiquement, après avoir testé la figurine du gros méchant, l’auteur de ces lignes le confirme : les jouets fonctionnent mieux que le film.
Louis Bögli
« Transformers :
Rise of the Beasts »
Réalisation : Steven Caple Jr.
Durée : 2 h 07
Pays : USA
Note : 2.5/5
Placements de produits géants
Les Transformers sont à l’origine de sympathiques figurines issues d’une série télévisée. Mais la réalité serait plutôt l’inverse. Les dessins animés avaient en effet pour but de promouvoir les produits dérivés, mettant ainsi les gamins de l’époque devant des pubs de plusieurs heures. Ce n’était pas un cas isolé. A la même époque était également diffusée « G.I. Joe », une série mettant en scène de purs héros américains affrontant l’organisation criminelle Cobra. Tout ce beau monde était bien sûr aussi présent dans les rayons des magasins sous forme de figurines ou de véhicules.
Les exemples sont légions et la tendance encore bien actuelle. On citera pour les plus récents les toupies « Beyblade » ou même les célèbres cartes « Pokémon », les deux marques ayant eu droit à plusieurs dessins animés. Finalement, le dernier film Transformers ne fait que perpétuer une tradition marketing dont l’efficacité financière n’est plus à prouver.
(lb)