Après quatorze ans de bons et loyaux services, Brigitte Colin, animatrice, programmatrice et commissaire d’exposition, prend une retraite bien méritée en septembre de cette année. Elle ne sera pas facilement remplaçable, compte tenu de son expérience, son engagement et son talent de communicatrice. Mais l’équipe du CCPM, composée en outre de Marie-Christine Coullery (présidente du conseil), de Nathalie Poma (assistante en animation) et de Séverine Kropf (secrétaire-comptable), se montre confiante. « Nous allons regretter le départ de Brigitte, mais personne n’est irremplaçable », admet Marie-Christine Coullery. «Et puis il faut que les anciennes générations laissent la place aux nouvelles.»
Parce que je suis une femme
Louise Bourgeois, plasticienne française (1911-2010), reconnue sur le tard mais considérée de nos jours comme une figure artistique majeure du 20e siècle, avait pour coutume de dire, afin de souligner les difficultés affrontées par les femmes artistes de son époque : «En tant qu’artiste, je suis quelqu’un de puissant. Dans la vie réelle, j’ai l’impression d’être une souris derrière un radiateur.» Depuis lors, les temps ont bien changé, bien sûr. Mais n’y a-t-il pas derrière le constat de Louise une réalité qui demeure ? C’est peut-être cette phrase qui a poussé Brigitte Colin à chercher à établir un programme surtout axé sur la présence féminine. Mais qu’on se rassure : cette mouture 2025 n’est pas une sorte de manifestation féministe. «En commençant à mettre sur pied cette première partie de saison 2025, je n’avais pas d’idée précise», affirme Brigitte tout sourire. «Tout est venu de fil en aiguille… et le programme a commencé à se dessiner. Dans les spectacles, les hommes sont présents aussi.»
Un très riche programme
Brigitte Colin, soutenue par son équipe, finit donc son parcours au sein du CCPM en beauté. Il suffit de consulter leur site internet et de découvrir en détail le programme des manifestations – duquel ne sont pas exempts les enfants et les adolescents – pour découvrir, entre autres, des femmes ou des jeunes filles rompues à l’art de l’improvisation dans trois spectacles, une cycliste du sport français bien connue, Jeannie Longo, femme de poignée captée par Claudia Nuara, et un spectacle émouvant, celui d’une boxeuse montant sur le ring au nom de son papa, fan de boxe se trouvant accablé par une maladie qui l’emportera. L’actrice, Anaïs Lhériau, s’est entraînée douze mois sur le ring, afin de rendre le spectacle très crédible (on s’y croirait presque). Plus près de nous, cet autre spectacle, au titre hilarant parce que profondément humain : «J’ai faim d’amour mais je pense que ça va être plus simple de me faire des pâtes». Ici l’actrice Charlotte Riondel tente de mettre en scène «son expertise de grosse». Telle une recette de cuisine, elle partage avec nous ses réflexions philosophiques autour du vide existentiel qu’on tente de combler en vain, de nos quêtes de nourriture, celle du corps, du cœur et de l’âme.
Dans les expositions, on découvrira des femmes peintres : par exemple Anne-Marie Monnier et son très poétique monde végétal, Sylvie Müller avec ses portraits du genre humain et dans de petites sculptures en porcelaine, ou Andrée Oriet offrant «L’Art de Rébondir» à des personnes en situation de probation. Mais il y a bien plus…
Il reste à souligner qu’au sein du Centre culturel, les bénévoles – sans lesquels rien, ici comme ailleurs, ne serait réalisable – commencent à cruellement faire défaut depuis deux ans. Nos valeureuses lancent donc un appel. Si la chose vous tente (les récompenses sont intéressantes), n’hésitez pas à les appeler. Pablo Davila
