Plus que jamais, les chiffres confirment une réalité incontournable : un approvisionnement énergétique sûr, en particulier en hiver, ne peut reposer sur une source aussi intermittente. Ces deux dernières années, le lobby éolien triomphait dans les médias. Les éoliennes avaient atteint des records de production. Silence assourdissant cette année, et pour cause : la production a baissé de 11% en moyenne suisse, et de 15% pour les installations de l’Arc jurassien, à savoir les centrales de Mont-Crosin, du Peuchapatte et de St-Brais. Celles et ceux qui attendaient les chiffres de la production du parc de Ste-Croix, en service depuis plus d’une année, restent sur leur faim : la production de ces machines est soigneusement passée sous silence.
De là à dire qu’elle est en dessous des attentes, il n’y a qu’un pas. Cette baisse de 20 millions de kilowattheures reflète la problématique incontournable de l’éolien : soumise aux aléas de la météo, la production ne garantit aucun approvisionnement sûr. C’est surtout le cas en hiver, où, en raison d’une consommation supérieure au reste de l’année, il faudrait pouvoir compter sur les éoliennes si la Suisse désire en faire un pilier de sa transition énergétique.
Cette prétendue nécessité de l’éolien pour l’approvisionnement hivernal est répétée à l’unisson par le Conseil fédéral, l’Office fédéral de l’énergie et Suisse Eole. Les chiffres montrent que la réalité est loin des discours officiels. Alors qu’en 2023, les éoliennes ont produit 64 % de leur courant durant l’hiver, ce taux a chuté à 56 % en 2024. Les acteurs de l’énergie continuent ainsi à se voiler la face. Dans la mise à jour « Avenir énergétique 2050 » du 9 janvier 2025, l’Association des entreprises électriques suisses AES vise une production éolienne annuelle de 15 TWh, ce qui nécessiterait près de 3’000 éoliennes. Si une variation annuelle de 11 % est sans effet perceptible pour les cinquante éoliennes que la Suisse compte actuellement, il en irait tout autrement avec 3’000 machines.
Les variations dues à des météos comme cet hiver, avec de fréquents stratus en plaine et une absence de vent sur des périodes prolongées, rendent l’approvisionnement électrique hautement aléatoire. Prétendre que l’éolien est nécessaire pour garantir l’approvisionnement hivernal est une pure opération de marketing du lobby éolien. Paysage Libre BEJENE