Le Groupe Anniversaire a été fondé il y a une vingtaine d’années. Les bénévoles se retrouvent trois fois par année – en décembre, avril et août – pour fixer les visites sur la base d’une liste d’environ 300 noms. Le groupe ne se rend pas dans les homes : les visites s’effectuent auprès de celles et de ceux qui vivent encore à domicile.
« Les homes sont fort nombreux dans la région », rappelle Charlotte Eschmann. « Au sein de ces institutions, les retraités sont très bien entourés, bénéficiant de bonnes structures d’accueil. A partir de quatre-vingts ans, beaucoup de personnes se retrouvent seules et souvent elles ne peuvent plus sortir, ni marcher, et ont besoin de soins infirmiers. Certains n’ont pas eu d’enfants, et c’est aussi pourquoi le fait que nous nous souvenions d’eux est tellement apprécié. »
«Notre temps est le leur»
Charlotte précise que ces visites effectuées par les bénévoles ne sont pas pastorales, c’est à dire avec l’apport de la communion et le partage de prières, mais qu’elles sont purement amicales. D’abord parce que la paroisse est bien organisée au niveau pastoral, ensuite parce que, pour donner la communion, il faut avoir suivi une formation précise. Quelques jours avant son anniversaire, la personne est donc contactée par téléphone pour savoir quand la visite peut avoir lieu et, bien sûr, si cela lui ferait plaisir.
« Une fois ou l’autre, il peut arriver qu’on nous dise : Non merci, vous savez, je ne me sens pas très bien en ce moment… Mais la plupart du temps les gens acceptent, et nous sommes bien accueillies, avec un thé, un café, des biscuits, et nous avons une conversation très sympa pendant une heure ou deux. L’échange n’est pas limité par le temps ; notre temps est le leur. Nous ne prenons pas l’initiative de parler de la foi ou de l’église, sauf si la personne en question le désire. »
Le plus important est l’écoute
A cette occasion, comme lors de visites plus spécifiquement pastorales, l’écoute attentive est primordiale : « On ne vient pas pour parler de soi, on vient pour écouter l’autre. « Ces personnes partagent leurs souvenirs, ils nous parlent de leur enfance, de leur santé, de leurs enfants et de leurs familles, de leurs sentiments ou problèmes », dit Charlotte. « Parfois nous posons des questions, et ils répondent volontiers. Du fait que je parle l’italien, je choisis souvent des personnes provenant d’Italie. Alors elles sont toutes contentes de pouvoir échanger dans leur langue maternelle ; elles me parlent de la Sicile, des Pouilles – où je me suis rendue plusieurs fois – de leur patrie. Cela leur fait réellement plaisir, mais vous savez, notre plaisir n’est pas moindre. Le bénévolat est un don réciproque. En ce qui concerne les cadeaux, notre groupe de bénévoles fait preuve d’une grande délicatesse, en demandant aux personnes ce qui leur ferait plaisir. Le budget est serré bien sûr, mais ce qui compte est le geste. Nous faisons des propositions », raconte Charlotte Eschmann. « Des fleurs ? Des pralinés ? Un lapin en chocolat ? Une bouteille de vin ?… L’autre jour, j’ai parlé avec une petite dame qui m’a dit : « Je ne veux pas de fleurs, ni du chocolat ! Ce qui me ferait réellement plaisir, si j’ose vous le demander, c’est une bouteille de rouge ! Comme ça, je pourrai la partager avec une copine qui viendrait me visiter. » Comme on la comprend…. Pablo Davila