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Une sportive au grand cœur

Edition N°20 - 22 mai 2019

Avec 19 titres nationaux et trois participations aux Jeux Olympiques, l’ancienne championne de ski de fond Laurence Rochat affiche un palmarès qui force l’admiration. En février 2002, elle a fait vibrer le cœur des Suisses en décrochant une médaille olympique par équipe. Raccrochant ses skis en 2010 après les JO de Turin, cette sportive au grand cœur consacre désormais sa vie à d’autres défis, toujours à fond. Invitée de notre rubrique Tribune VIP, Laurence Rochat livre ses confidences en toute simplicité et sans jamais pratiquer la langue de bois. Un vrai régal! (photo ldd)

Née en 1979, Laurence Rochat se distingue par sa solide carrière, débutée par une première course à l’âge de 5½ ans qui s’achèvera 25 ans plus tard.

Auréolée de 19 titres nationaux, Laurence Rochat a participé à trois reprises aux Jeux Olympiques. En février 2002, elle a fait vibrer le cœur des Suisses avec Andrea Huber, Brigitte Albrecht et Natascia Leonardi en décrochant une médaille olympique en ski de fond. En 2010, après les JO de Turin, elle raccroche ses skis et consacre désormais sa vie à d’autres défis, toujours à fond. Souriante, motivée et professionnelle, Laurence est une femme qui sait que pour réussir, il faut travailler inlassablement, sans artifice. Dure à l’effort, elle se distingue en sport et dans toutes ses activités par son esprit de combattante. Animée de la volonté qui caractérise les grands sportifs, elle possède l’humanité nécessaire pour s’intéresser à l’autre, pour l’aider et lui prêter conseils aux travers de ses expériences. Pour les lecteurs qui ne connaissent que la sportive, précisons que Laurence a été la conjointe du grand chef étoilé Philippe Rochat, homonyme combier, disparu tragiquement en juillet 2015. Philippe me l’avait confié, «cette fille est géniale, je l’ai rencontrée grâce à notre passe-temps commun du vélo… c’est un avion, tu vois comment !» Laurence s’est prêtée au jeu de l’interview sur son lieu de travail de la Vallée de Joux. Cette région, réputée pour son fameux vacherin et ses entreprises horlogères, abrite la célèbre manufacture Audemars Piguet depuis 1875. Chez ce célèbre horloger, Laurence s’épanouit dans le département marketing, où elle occupe la fonction de «responsable de l’hospitalité». En véritable courroie de transmission du savoir-faire de la marque, Laurence et son équipe de 20 collaborateurs, plongent le visiteur dans «Le Brassus Expérience» pour lui faire découvrir un univers passionnant et unique.

De qui ne pourriez-vous pas vous passer ?

Clairement, je ne pourrais pas me passer de ma famille et de mes amis. Imaginer quitter la Suisse pour un pays lointain, c’est mission impossible tant j’aurais le sentiment de les abandonner.

Quel objet emporteriez-vous sur une île déserte et pourquoi ?

Pour rehausser le goût du poisson, j’emporterais du sel et du poivre et sans doute quelques ustensiles de cuisine.

Avec quelle célébrité souhaiteriez-vous partager un repas aux chandelles ?

De manière fantasmagorique, j’aimerais m’entretenir avec un personnage qui nous a quittés récemment. Ce serait un grand plaisir de causer avec le grand couturier Yves Saint Laurent pour qu’il me raconte sa vie, ses angoisses et ses inspirations.

Quelle est votre définition du bonheur ?

Du point de vue philosophique … vivre le moment présent, apprécier et être consciente des petits bonheurs du quotidien… Du point de vue pratique et pragmatique… me lever chaque matin avec l’envie de déguster chaque journée. Grâce à cette pensée, je suis aussi heureuse d’aller bosser que de consacrer du temps à mes passions du week-end.

Quel titre chantez-vous sous la douche ?

Ce n’est pas un scoop, mais je sais que je chante faux puisque j’arrive à m’en rendre compte. Comme je m’entends chanter faux, je préfère le chant de la douche qui se suffit à lui-même et qui me donne le coup de fouet pour booster ma journée ou pour me remettre au top après une bonne dépense sportive.

Votre dernier coup de foudre ?

Je viens de craquer sur une magnifique plante qui apporte de la verdure et de la nature dans mon nouveau chez moi.

Quelle destination de voyage vous fascine ?

L’Inde… par sa richesse des contrastes. Son patrimoine culturel qui date de plus de 4500 ans, sa population et par la présence de toutes les religions du monde… Par ses espaces infinis et le chaos des bidonvilles, par la spiritualité… et les grands philosophes.

Quel type d’injustice vous révolte particulièrement ? 

Clairement le non-accès à l’éducation. Encore trop de pays ne peuvent ou ne veulent pas scolariser leurs enfants. Le fait de ne pas former la jeunesse a un impact tellement négatif sur le développement d’un pays.

Existe-t-il des sujets que vous refusez d’aborder ?

Ça dépend des jours, mais en général, je suis ouverte pour parler de tout. Néanmoins, si une personne me pose une question à laquelle je ne veux pas répondre, elle s’en rend assez vite compte.

Quelle est la personne qui vous a le plus influencé dans votre vie ?

Il n’y en pas une, mais trois qui ont contribué chacune à différentes étapes de ma vie. En sport, Michel Antzemberger, mon entraîneur pendant près de 10 ans, a fait preuve d’une très grande qualité d’écoute et savait ce qui était bien pour moi. Dans le travail, sans hésiter, François-Henry Bennahmias, CEO d’Audemars Piguet qui m’a démontré que passion + vision amènent les équipes à se sublimer pour le succès de l’entreprise. Et, last but not least, mon homme, Philippe Rochat, que j’ai aimé durant près de 9 ans et qui nous a quittés il y a bientôt 4 ans. Que ce soit pour son talent culinaire, sa vision, son respect de la nature et des personnes, que par son autodérision.

Quel est votre plus grand caprice ?

Un caprice des Dieux ?

Vous êtes de nature plutôt remords ou plutôt regrets ?

Remords bien entendu… ma devise est de ne jamais regretter d’avoir fait les choses !

Quel est le métier que vous rêviez d’exercer ?

Je voulais être actrice de cinéma… petite, je rêvais d’évoluer dans plusieurs vies différentes dans diverses cultures.

Quel est le plat que vous adorez cuisiner ?

Une bonne pizza «Rochat» au feu de bois… de la pâte fine, des tomates concassées, de la mozzarella (mise après 5 min de cuisson), des tomates cerises, anchois, câpres et rucola avec un zeste d’huile d’olive et une goutte de tabasco.

Propos recueillis par Anthony Picard

Avec 19 titres nationaux et trois participations aux Jeux Olympiques, l’ancienne championne de ski de fond Laurence Rochat affiche un palmarès qui force l’admiration. En février 2002, elle a fait vibrer le cœur des Suisses en décrochant une médaille olympique par équipe. Raccrochant ses skis en 2010 après les JO de Turin, cette sportive au grand cœur consacre désormais sa vie à d’autres défis, toujours à fond. Invitée de notre rubrique Tribune VIP, Laurence Rochat livre ses confidences en toute simplicité et sans jamais pratiquer la langue de bois. Un vrai régal! (photo ldd)