Cela fait déjà dix ans que l’AEMO, Action Educative en Milieu Ouvert, offre ses services aux familles du Jura bernois rencontrant des difficultés dans le domaine de l’éducation. En raison de la pandémie son 10e anniversaire n’a pu être célébré en septembre 2020. La situation sanitaire ne s’améliorant pas, c’est par le biais d’une conférence de presse organisée jeudi dernier que l’association a marqué l’événement.
Dans son introduction, Peter Gasser, président de l’association n’a pas caché sa fierté de siéger à la tête de l’AEMO qui durant ses dix ans d’existence s’est parfaitement intégrée dans le réseau socio-éducatif régional. Fier, il l’est à plusieurs titres, car selon ses dires : « L’AEMO fait toujours figure d’exception dans le paysage institutionnel cantonal puisque c’est le seul organisme d’aide qui apporte son soutien sans facturer ses prestations aux bénéficiaires.» Autre sujet de satisfaction, la fidélité des collaborateurs qui contribuent au bon fonctionnement de l’AEMO Jura bernois puisqu’aucun n’a quitté son poste depuis sa création. « Enfin, fierté encore puisque l’AEMO est, en quelque sorte, une magnifique réalisation qui n’aurait pas vu le jour sans l’appui inconditionnel du CJB », ajoute-t-il. C’est en effet grâce au soutien du CJB (Conseil du Jura bernois), de diverses personnalités et en particulier d’Antoine Bigler, ancien préfet, que l’AEMO a vu le jour en septembre 2010.
Une organisation qui depuis a fait sa place et ses preuves dans les services proposés à la population. Peter Gasser n’a pas manqué de remercier le canton de Berne pour sa contribution renouvelée chaque année en s’adressant à M. le Conseiller d’Etat Pierre Alain Schnegg qui honorait l’assistance de sa présence.
Un investissement rentable
Willy Baumgartner, responsable de l’AEMO, a précisé que les services intégralement financés par le canton de Berne, ont permis à 400 familles et près de 1000 enfants de bénéficier d’un suivi à ce jour.
La 500e famille a été accueillie en janvier de cette année. Toutes les familles contactant l’association n’ont pas besoin d’un suivi. La contribution cantonale se montait à 424’000 francs pour 2020. Si la somme paraît élevée au premier abord, il convient de considérer que plusieurs suivis AEMO sont de véritables « alternatives aux placements » et autres mesures plus onéreuses. L’AEMO encourage les familles qui en ressentent le besoin à faire appel à leurs services sans hésiter avant que la situation ne devienne trop compliquée.
Mission de l’AEMO
Les interventions de l’AEMO se situent prioritairement au niveau éducatif. Les intervenants socio-éducatifs tendent à favoriser le maintien des enfants et adolescents dans leurs milieux d’appartenance (famille, école, vie associative, etc.) et la prévention.
Ils interviennent directement dans les familles sur leur demande ou avec leur accord en encourageant par exemple les parents à mobiliser leurs compétences et en aidant les enfants à respecter un cadre dans leurs relations avec les parents.
Se faisant, ils sont liés au devoir de discrétion et de respect. Les prestations de l’AEMO sont gratuites et offertes à toutes les familles domiciliées dans le Jura bernois. Elles s’adressent aux enfants, adolescents et jeunes adultes de 0 à 20 ans. Yves Chopard précise que les interventions varient dans leur durée. Elles peuvent s’étendre de trois mois à deux ans. Pour plus de renseignements, il est possible de consulter le site internet : www.aemojb.ch.
Encouragements du canton
Dans son intervention, Pierre Alain Schnegg relève l’excellent travail accompli par l’AEMO. L’Etat l’assure de son soutien et du maintien de sa contribution. Il poursuit en encourageant l’association dans son travail de longue haleine. Il reconnaît l’importance, la nécessité et l’utilité d’un tel service offert aux familles du Jura bernois. Cela d’autant plus que la pandémie exacerbe les situations conflictuelles et met à mal certaines familles. Le manque de perspectives et les contraintes pèsent également sur les enfants. Les autorités bernoises sont conscientes des difficultés que cela génère et cherchent des moyens pour leur offrir des perspectives plus encourageantes. Cependant le début possible de la 3e vague exige de maintenir les mesures mises en place, de rester patient et de faire preuve de compréhension. « Avec l’augmentation des vaccinations, nous devrions bientôt connaître des temps plus heureux et meilleurs », conclut-il.
Puisse M. Schnegg être entendu !
Patrice Neuenschwander