Sport

« Au cœur de moments historiques »

Edition N°44 - 1er décembre 2021

Raffi Kouyoumdjan exerce sa profession dans… la joie et la bonne humeur. (photo LQJ)

Journaliste notamment chargé de couvrir les matches du HC Ajoie pour le Quotidien Jurassien depuis 1997, Raffi Kouyoumdjan sait garder la distance nécessaire pour relater l’information avec objectivité. « Certaines vérités ne sont pas toujours bonnes à écrire, ce qui peut créer des tensions, mais je m’efforce d’être le plus juste possible », relève-t-il.

Le journalisme sportif a ceci de fascinant qu’il peut vous faire grimper dans la hiérarchie en un temps record. Prenez le parcours de Raffi Kouyoumdjan, par exemple. En 1996, parallèlement à ses études, il occupe la fonction de correspondant au Quotidien Jurassien pour couvrir les matches du FC et du HC Moutier. La saison suivante, suite au départ du titulaire Hervé Goepfert, c’est lui qui prend le relais pour rédiger les présentations et les comptes-rendus de match du HCA. Rencontre avec un journaliste passionné qui vibre aux exploits de l’équipe ajoulote comme au premier jour.

– Raffi Kouyoumdjan, après toutes ces années de proximité avec le HC Ajoie, arrivez-vous encore à vous montrer objectif ?

– En premier lieu, je suis journaliste et pas supporter. J’essaie donc de faire mon métier au plus près de ma conscience. Certaines vérités ne sont pas toujours bonnes à écrire, ce qui peut créer des tensions, mais je m’efforce d’être le plus juste possible.

– Vous suivez le HCA depuis 1997 et votre enthousiasme est visiblement intact. Quel est votre secret ?

Mais je n’ai pas de secret ! La flamme brûle toujours parce que j’ai la chance de couvrir une actualité sportive chaque fois différente. Ce n’est jamais la même histoire, jamais le même match. Même si j’exerce ma profession à Küsnacht face au GCK Lions dans le froid et devant quatre-vingts spectateurs, l’émotion arrive à m’envahir car il peut se passer n’importe quoi, comme la révélation d’un héros improbable. C’est ça la magie du sport !

– Comment expliquez-vous la ferveur populaire qui entoure le HCA ?

– A la base déjà, c’est une région de hockey sur glace. Après, il faut savoir que le HCA dépasse le cadre purement sportif. Si l’on fait exception de sa création, la première fois que le canton du Jura a fait parler de lui au niveau national, c’est par le biais de son club de hockey. C’est aussi pour cela qu’il rend les Jurassiens fiers.

– Quel est le meilleur moment que vous avez vécu avec le HC Ajoie ?

– Ce n’est pas très original, mais c’est sa victoire en finale de la Coupe de Suisse à Lausanne face à Davos, le 2.2.2020. C’était aussi la plus grosse opération de l’histoire du QJ qui avait envoyé cinq journalistes et un photographe pour la réalisation de neuf pages publiées dans l’édition du lundi. A la fin du match, je me suis dit : ma mission est de raconter aux Jurassiens que le HCA a gagné la Coupe de Suisse. J’ai éprouvé cette même sensation lorsque Steve Guerdat est devenu champion olympique à Londres, en 2012, avec Nino des Buissonnets. C’est aussi le bon côté de mon métier : il me permet d’être au cœur de moments historiques.

– Nos lecteurs étant friands d’anecdotes, pouvez-vous en glisser une ou deux dans cet entretien ?

La première, c’est que j’ai écumé toutes les patinoires de Suisse à l’exception de Saas-Grund, ce qui me laisse un goût d’inachevé et la deuxième, c’est que je suis arrivé une seule fois en retard au match du HCA depuis 1997 après avoir été coincé dans les bouchons durant deux heures pour assister au duel Thurgovie-Ajoie.

1- Quel regard portez-vous sur le parcours du HCA en National League jusqu’ici ?

– Je suis animé de sentiments mélangés. Le positif, c’est que personne n’aurait imaginé le HCA avec autant de points dans sa besace à ce stade de la saison et le point un peu moins réjouissant, c’est de constater que l’équipe a pris l’eau deux fois consécutivement face à SCL Tigers (8-2) et Bienne (8-1) après son étincelante victoire à domicile contre le HC Davos, qui occupait encore la place de leader ce soir-là.

Propos recueillis par Olivier Odiet

Raffi Kouyoumdjan exerce sa profession dans… la joie et la bonne humeur. (photo LQJ)