Actualités, Culture

La mouette rieuse incontournable

Edition N°5 – 10 février 2021

En vol, la mouette rieuse est facile à repérer : le bord antérieur de ses ailes est d’une blancheur éclatante (photo © Daniele Occhiato)

Que ce soit à Lucerne, Lausanne ou Lugano, la mouette rieuse est incontournable lors des promenades hivernales le long des lacs suisses. Mais combien de ces petites mouettes passent l’hiver avec nous ? Le premier recensement national depuis 1979 devrait contribuer à clarifier la situation. 

Quiconque se promène au bord d’un lac en hiver connaît bien la mouette rieuse. Curieuse et toujours à la recherche de quelque chose à manger, elle est généralement facile à observer et ose même souvent s’approcher à quelques mètres des humains. Mais à l’approche du printemps, la plupart des mouettes rieuses quittent la Suisse. Seuls quelques centaines de couples nichent dans une douzaine de colonies en Suisse. C’est pourquoi l’espèce est souvent étonnamment difficile à observer en terres helvétiques en été. En effet, toutes les autres mouettes rieuses retournent dans les zones humides, les lacs, les rivières et les côtes d’Europe centrale et orientale pour se reproduire. Ce n’est qu’après la saison de reproduction que les mouettes rieuses en provenance de toute l’Europe viennent en grand nombre en Suisse : la Station ornithologique suisse estime qu’elles sont plus de 40’000 à venir passer l’hiver en Suisse. Toutefois, l’estimation est inexacte car les recensements réguliers d’oiseaux d’eau se limitent aux étendues d’eau. Pendant la journée, cependant, les mouettes rieuses se tiennent souvent loin de ces étendues d’eau pour chercher des vers dans les champs et les prairies. 

A l’épreuve du vent et du froid 

Le soir, les mouettes rieuses se rassemblent dans des dortoirs communs sur nos grands lacs, et il devient alors possible d’enregistrer la totalité de la population. A la fin du mois de janvier dernier, plus de 200 bénévoles ont bravé le vent, et le froid sur une vingtaine de lacs et dans le triangle frontalier de Bâle pour participer à ce recensement spécial. Le dernier recensement national remonte déjà à 1979. La Station ornithologique suisse et la communauté ornithologique internationale espèrent que ce prochain recensement donnera un aperçu fiable de l’évolution de la population de la mouette rieuse, qui a vu ses effectifs reculer dans toute l’Europe centrale au cours des dernières années.

(cp) 

 

Reine de l’acrobatie

La mouette rieuse doit son nom à son cri « ricanant » ou « riant », qui lui a également donné son nom allemand et scientifique. Elle niche en Suisse sur quelques lacs et zones humides du Plateau. Les sites de reproduction actuels sont situés sur des radeaux et des plates-formes, mais aussi sur des îles artificielles, des jetées, des barrages et plus rarement dans des prairies de roseaux inondées. 

La population suisse de 560-800 couples nicheurs est répartie entre une quinzaine de colonies sur le Plateau. La mouette rieuse n’est pas très difficile dans sa recherche de nourriture : elle mange des poissons, des vers, des insectes et des déchets. 

Dans un vol acrobatique et habile, elle subtilise en un clin d’œil le pain jeté aux canards alors qu’il est encore en l’air.

(cp) 

En vol, la mouette rieuse est facile à repérer : le bord antérieur de ses ailes est d’une blancheur éclatante (photo © Daniele Occhiato)