La Suisse compte environ 2000 communes bougeoises si l’on en croit la revue Intervalles, dont le
No 109 leur avait été entièrement consacré en 2017. Dans les localités où elles existent encore, peu de citoyens ignorent leur existence, néanmoins les corporations bourgeoises se sentent méconnues et ont le sentiment que leurs rôles sont ignorés ou méprisés.
Afin de soigner leur image et de faire mieux connaître leurs activités profitables à chacun, elles ont décidé de créer cette Journée nationale, première du nom aux quatre coins du pays.
A l’origine, les diverses communautés villageoises et les cités petites et grandes étaient dirigées par les familles bourgeoises, mais l’instauration de la démocratie à fait naître les communes municipales, qui elles sont aux mains de l’ensemble des citoyens.
Dans le Jura bernois, les bourgeoisies gèrent le plus souvent des forêts et des pâturages, mais d’autres tâches peuvent leur être confiées telle que l’alimentation en eau de tout un village, comme c’est le cas à Court.
Cela coule de source
La bourgeoisie s’en occupe depuis si longtemps que cela coule de source pour tous les Courtisans. Les installations de captage, de pompage, les réservoirs, etc. sont gérés de main de maître et les installations répondent aux plus hautes exigences. Le président de bourgeoisie Daniel Bueche n’en est pas peu fier, même s’il reconnaît volontiers l’immense coup de pouce qu’a représenté l’arrivée de l’A16 dans la vallée, avec ses ponts et ses tunnels. « Les services de secours doivent pouvoir disposer d’une réserve garantie d’eau afin de pourvoir lutter rapidement et efficacement contre un incendie sur le parcours, qu’il s’agisse d’un véhicule individuel, d’un camion ou de plusieurs véhicules accidentés », explique-t-il. Dès 1997, le Service des eaux de la bourgeoisie de Court dispose d’installations modernes, pilotées manuellement ou par ordinateur et même, au besoin, par l’entremise d’un téléphone portable. « La visite de nos installation d’adduction en eau sera le point fort des visites que nous proposerons à notre population samedi 14 septembre », glisse fièrement Daniel Bueche.
Soupe aux pois
Parce que les bourgeois courtisans sont des gens généreux, il y aura de la soupe aux pois faite avec la bonne eau du village et le verre de l’amitié d’une origine sans doute parfois différente. L’essentiel est de se persuader que les bourgeois accueilleront la population à bras ouverts dans leurs diverses installations. Afin de se mettre préalablement l’eau à la bouche, il faut savoir que celle de Court provient de captages situés aux flancs du Montoz. Comme toujours ou presque dans les plis karstiques, l’origine exacte d’une partie du précieux liquide est pas ou mal connue, en revanche, Daniel Bueche et sa troupe savent que l’afflux d’eau gonfle dans l’heure qui suit une grosse averse sur la montagne. « Ce n’est pas comme la valser dont la publicité affirme qu’elle met plus de vingt ans à traverser les couches rocheuses, ici, on fonctionne à flux tendu ! » rigole-t-il, non sans préciser encore que « la source de Court n’a jamais manqué d’eau, même durant les pires sécheresses ». Un avantage que peuvent lui envier bien des voisins, davantage contraints à économiser cette ressource indispensable. Cependant, il admet que des pollutions par du lisier ont eu lieu par le passé, mais aujourd’hui, les zones de protection ont été bien définies afin de protéger la qualité de cette eau qui est chlorée juste ce qu’il faut afin d’être à la fois potable et de bon goût. En outre, les bourgeois de Court démontreront également la manière dont ils exploitent leurs forêts de manière semi-mécanisée.
Belle collaboration au fil de la Birse
La participation de la bourgeoisie de Court se suffira à elle-même pour ceux qui le souhaiteront. Pourtant il sera possible et même judicieux de consacrer la belle journée qui s’annonce le 14 septembre à des visites faites aux bourgeoisies voisines de Reconvilier, jusqu’à Sorvilier. Un sentier balisé reliera chaque site et les piétons ou cyclistes aguerris ne manqueront pas de voyager d’une à l’autre pour découvrir partout des animations particulières. Tir à l’arc et présentation des scouts à Reconvilier, exploitation forestière par câble-grue et parcours gratuit sur le bikepark à Malleray, exploitation forestière à l’ancienne et escalade sur un tronc avec grimpettes, les fameux instruments utilisés jadis par les employés des PTT pour grimper aux poteaux, chez les bourgeois de Bévilard. L’équipe de Sorvilier fera découvrir son très vieux sapin dit « Président » et offrira des démonstrations de sculpture à la tronçonneuse.
En plus, chacune des communes bourgeoises se fera un plaisir
d’offrir gracieusement verres de l’amitié et diverses collations entre 10 h et 16 h.
Blaise Droz