Depuis 2013, le monde des crèches et son exposition ne cesse d’attirer des visiteurs, non seulement des quatre coins de la Suisse, mais aussi des pays environnants.
Le temps est au bilan pour l’expo de crèches, commencée le 4 décembre et terminée en fin de semaine dernière. Renvoyée l’année dernière pour les raisons que l’on connaît, c’est au pavillon de l’A16, mis à disposition par la commune, au quartier des Laives, que Marie, Joseph et compagnie ont pu faire revivre la naissance de leur enfant plus de deux millénaires après l’événement. Si la fréquentation est en baisse par rapport aux années sans virus (4000 personnes en 2020 contre 2500 en 2022), il a fallu aussi s’adapter par rapport à une surface plus petite, et exposer une partie des crèches sur deux étages.
Homme passionné
Les crèches et leur exposition, ce sont les bébés de Giovanni Resta, qu’il choie et qu’il soigne, année après année. Et le public le lui rend bien car ce n’est pas fréquent de voir autant de « petits Jésus » à la fois sous autant de formes différentes. Mais l’homme qui ne vit bientôt plus que par son engouement pour la nativité reconnaît qu’il est bien secondé par une trentaine de bénévoles et un comité sans qui le monde de Noël ne pourrait pas être à pareille fête et attirer tant de curieux. C’est que ces crèches, il faut les monter et les démonter chaque année, ce qui nécessite plus de 2500 heures de travail. Elles proviennent d’horizons différents, de dons ou de particuliers et il nous confie qu’il espère les exposer toutes. Il y en encore pas mal en réserve, et maintenant il faudra ranger les 240 pièces exposées dans des cartons en attendant l’année prochaine qui apporte toujours son lot d’inquiétudes quant à l’emplacement pour les exposer. Mais la belle récompense pour Giovanni, c’est d’avoir été reçu en personne par le pape lui-même pour évoquer sa passion.
Crèche vedette
Sans conteste, cette année, la crèche en playmobil a été la vedette des installations, et pas seulement pour les enfants. Cette initiative est due à Christophe Salgat, de Moutier, théologien laïc en ministère paroissial, qui a découvert cette crèche en Valais. Toute l’histoire de l’époque est mise en scène, avec une partie évolutive, celle de la nativité, dont les éléments furent déplacés au fur et à mesure de l’approche de Noël. Imaginez une surface de 25 m2, avec du vrai sable, 550 personnages, 800 animaux, des constructions de bâtiments incroyables, de nombreuses plantes et arbres, le tout monté directement sur place. Bethléem, Jérusalem, le désert, les romains, le palais d’Hérode sont représentés ainsi que dix paraboles bibliques sont intégrées dans le tableau. De nombreuses personnes bénévoles ont accompagné les visiteurs pour leur donner les explications nécessaires avec des réactions positives. Vraiment, de la belle ouvrage…
Avenir toujours incertain
Depuis des années, Giovanni Resta rêve d’un musée des crèches permanent et recherche l’endroit adéquat. Depuis peu, des pourparlers ont lieu et on parle de l’école des classes spéciales de la rue des Oeuches, en face de la place de sport. Mais rien n’est encore défini, affaire à suivre. A la question de savoir si le monde des crèches trouverait de l’intérêt dans les autres périodes qu’en fin d’année, notre homme fait montre d’un optimisme manifeste et affirme que bien du monde serait intéressé. Il précise encore que cette expo de crèches est la seule qui rassemble autant de monde dans la région et regrette que pour l’instant, ce soit le vide total au niveau des locaux. Mais on sait pertinemment qu’il n’est pas du genre à baisser les bras. Alors, bonne chance, Giova !
Claude Gigandet