Arrivé à Eschert en 1977 en provenance de Moutier, Christian Aubry est une figure emblématique du village pour y avoir notamment exercé les fonctions de secrétaire communal (1984-1989) et de maire (1998-2005). Ce courtier en assurance passionné de montgolfière se sent toujours très à l’aise dans cet endroit paisible situé au cœur d’une nature généreuse. « Socialement, Eschert a perdu certains attraits, comme la poste, le restaurant Sous-la-Rive et le minigolf, mais son âme reste toutefois intacte », confie-t-il avec son sourire légendaire.
Situé dans le Grand Val à 2 kilomètres à vol d’oiseau de Moutier, Eschert est niché dans un écrin de verdure qui attise l’envie de venir y déposer son baluchon de manière durable. C’est exactement ce que Christian Aubry a fait en 1977. Un choix qu’il n’a jamais regretté, ce village lui ayant notamment permis de vivre des expériences très enrichissantes en tant que secrétaire communal et maire. Sous son règne, de belles réalisations ont vu le jour, dont le développement du quartier les Vergers sous le village, la Halle des maçons et la cabane forestière, par exemple. A l’instar d’autres villages de cette taille, Eschert n’a pas pu maintenir tous ses acquis, la poste, le restaurant Sous-la-Rive et le minigolf ayant disparu de la circulation.
Cet appauvrissement social n’a toutefois pas engendré de conséquences néfastes sur l’état d’esprit des villageois qui se retrouvent régulièrement à la bergerie d’Eschert pour partager des moments de convivialité. « C’est un village qui n’a pas perdu son âme ! » s’exclame-t-il. « Et si les gens s’y sentent bien, c’est aussi parce que nous n’avons jamais perdu inutilement de l’énergie dans des querelles politiques. » Jamais avare en anecdotes, Christian Aubry relève que le village recensait treize exploitations agricoles en 1977 contre trois aujourd’hui. L’hémorragie est moins conséquente au niveau des sociétés locales, le Ski-Club Eschert et la Société de tir déployant toujours leurs activités aujourd’hui.
En fait, seul le Chœur mixte l’Epi est resté sur le carreau. Christian Aubry garde un excellent souvenir de l’époque où Eschert connaissait l’effervescence via sa fête du village. La pérennité de ces réjouissances n’a pas pu être assurée, les forces vives ne se bousculant pas au portillon pour tenir les rênes de l’organisation. Toujours au chapitre des événements, l’ancien maire d’Eschert s’était plongé sans modération dans les festivités du 750e anniversaire, en 1979, avec l’enthousiasme qui le caractérise. Vous l’aurez compris : il s’est toujours plu à Eschert et nous ne prenons pas grand risque en affirmant que la personne qui aura un jour le pouvoir de le déraciner n’est pas encore née.
Olivier Odiet