Auréolée de son titre mondial de triathlon Xterra (hors élites) décroché en Italie en octobre 2022, Carole Perrot s’est une nouvelle fois installée sur son petit nuage le 5 mai dernier à l’occasion des Mondiaux de cross triathlon, à Ibiza. L’athlète de Prêles a remporté la médaille d’or (toutes catégories confondues) chez les amateurs en signant un excellent chrono (2 h 05’30) qui lui aurait valu la 11e place chez les élites. Troisième lors de l’épreuve de natation, elle a passé la ligne d’arrivée de la course VTT en tête et a su habilement éviter les pièges de la course à pied pour goûter à un nouveau triomphe. « Ce titre mondial de cross triathlon me procure un sentiment de fierté. C’est super cool de gagner, mais le plus important pour moi, c’est de pouvoir partager ma joie avec mes enfants en leur disant « ça ne vous fait pas bizarre de coller un bisou à une championne du monde ? » (rires). « Vous savez, je donne toujours le maximum pour obtenir le meilleur résultat possible, mais je respecte trop mon corps pour me mettre au-delà de mes limites. Comprenez par là que je sais aussi mesurer mon esprit de compétition. » Si Carole Perrot a connu une ascension fulgurante en triathlon et cross triathlon, elle le doit avant tout à son entraîneur Bernard Maréchal : « Il prépare mon plan d’entraînement avec une grande méticulosité. C’est quelqu’un d’extrêmement exigeant avec lui-même, mais qui arrive à transmettre son message sans faire preuve d’autorité. Lorsque je ne suis pas au top de ma forme, en raison d’un rhume, par exemple, il n’hésitera pas à me donner un jour de repos. Il existe une véritable relation de confiance entre nous et cela nous permet de communiquer de manière optimale. »
Première expérience chez les pros
Avant de disputer son premier triathlon, à Tramelan, en 2014, Carole Perrot avait déjà pratiqué de nombreux sports comme le tennis, le volleyball, le ski alpin, le snowboard et bien sûr la natation, le vélo et la course à pied. C’est donc bel et bien la passion qui fait courir Carole Perrot et comme elle ne laisse jamais rien au hasard dans son plan d’entraînement, son sérieux, son courage et sa ténacité ne pouvaient que lui donner le format d’une championne. Placée sur la bonne orbite par son titre mondial d’Ibiza, la Jurassienne bernoise lorgne en direction des prochaines compétitions avec l’espoir d’ajouter de nouveaux exploits à sa riche collection. Le 3 juin, elle disputera les Championnats d’Europe de triathlon à Madrid qui engloberont le sprint et la discipline olympique. « Cela serait vraiment cool si je pouvais accéder au podium car la concurrence s’annonce fournie et féroce », relève-t-elle. Le 10 juin, Carole Perrot aura l’honneur de participer aux Championnats d’Europe de cross triathlon Xterra, à Namur avec les élites. Cet événement coïncidera avec sa première compétition chez les professionnels et son objectif est d’obtenir un top 10, ce qui relèverait de l’exploit, mais pas forcément de l’étonnement vu la richesse de son potentiel. Le 17 juin, Carole Perrot participera aux Championnats de Suisse de cross triathlon Xterra à La Brévine. En jouant sur plusieurs tableaux, Carole Perrot ignore encore où elle fixera ses priorités pour la suite de l’année 2023. Elle n’hésite pas à affirmer que sa motivation ne se mesure pas à la taille d’une compétition puisque toutes les épreuves auxquelles la championne de Prêles participe lui procurent un plaisir intense. En fait, sa plus grande satisfaction ne réside pas au niveau des résultats, mais dans le fait de pouvoir aligner les compétitions sans blessure. Signe que le fait de se retrouver sur le toit du monde ne l’empêche pas de garder la tête froide. Surtout, ne change pas, Carole.
Olivier Odiet
