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Douceur, empathie et passion

Edition N°25 - 28 juin 2023

Tatiana nous a montré, à l’aide d’un bébé en plastique, ce qu’elle a appris durant sa formation. (photo tm)

Ce type de bain s’adresse aux nouveau-nés de 0 à 3 mois, et plus particulièrement à ceux dont la mise au monde a été compliquée. En effet, il s’agit d’un « moment intime et sécure entre les parents et l’enfant, censé créer un lien », selon la future praticienne. Pour nous aider à comprendre ce qui se passe concrètement durant les séances, Tatiana nous a montré, à l’aide d’un bébé en plastique, ce qu’elle a appris durant sa formation. 

Avant de commencer, la praticienne invite les parents à partager le récit de la naissance. Car si le soin s’adresse d’abord au nouveau-né, il peut aussi s’avérer thérapeutique pour, par exemple, les mères en plein post-partum. Après une tétée, le nourrisson sera ensuite emmailloté dans un lange puis immergé dans une eau soigneusement chauffée à 37°C, « pour recréer une sensation semblable à la période in utero ». Ensuite, le bébé est bercé et bougé dans le bain, selon une « danse » à laquelle les parents sont invités à participer. Une fois sorti, le nourrisson est massé et rhabillé. Le tout dure entre 1 h 30 et 2 h et sert à libérer certaines émotions chez l’enfant ; un peu de la même manière qu’un spa sert à détendre. 

Une pratique qui se démocratise

Si le métier de « praticienne en bain enveloppé émotionnel du bébé » est encore méconnu dans nos contrées, la pratique en elle-même existerait depuis le Moyen Age et serait répandue ailleurs dans le monde, de différentes manières. L’apprentie nous a expliqué qu’en Turquie par exemple, les bébés sont traditionnellement baignés dans de l’eau salée au quatrième jour de vie, pour attirer la bonne fortune. Mais, souligne Tatiana, le sujet est en pleine renaissance en Europe, et cette fonction devrait se démocratiser dans le futur ; il existe en fait déjà quelques personnes qui exercent dans le Jura ou plus loin. Mais elle se souvient qu’il y a encore huit ans, quand sa fille est née, elle n’avait absolument jamais entendu parler de ce « wellness » pour bébés. De la même manière, elle a eu le sentiment d’avoir été peu informée en ce qui concerne les questions autour de la maternité, comme l’allaitement. C’est en partie cette volonté d’informer et aider son prochain qui l’a poussée à vouloir compléter sa formation avec celle d’accompagnante en natalité et périnatalité. Cette dernière va commencer dès septembre, alors qu’elle devrait avoir obtenu son diplôme en tant que praticienne de bains. Pour ce faire, elle doit encore pratiquer avec un nourrisson, sous surveillance vidéo de sa formatrice. 

Un métier de passion 

Initialement gestionnaire du commerce de détail, Tatiana a décidé de changer de voie pour se donner l’opportunité de faire quelque chose qui lui plaise, « où je me sens vraiment utile ». Son choix s’est rapidement porté vers les nouveau- nés : pour elle, c’est une inclination naturelle. Cependant, le domaine des soins à proprement parler s’avérait trop exigeant pour elle ; après quelques recherches, elle a trouvé cette formation et s’emploie désormais à monter son site internet, Berce’eau d’émotions. Déjà prête à se lancer, l’entrepreneuse pense se déplacer au domicile de ses clients, dans la région du Jura bernois et jusqu’à Bienne. 

Ses proches lui ont également témoigné leur soutien : selon eux, Tatiana possède les grandes qualités requises pour ce genre de métier : empathie, douceur, mais surtout passion. « Ce n’est pas quelque chose qu’on exerce uniquement dans un but lucratif », souligne-t-elle. On lui souhaite bonne chance pour la suite de sa formation ! 

Tamara Makarov

Tatiana nous a montré, à l’aide d’un bébé en plastique, ce qu’elle a appris durant sa formation. (photo tm)