Alors que le budget prévoyait un déficit de Fr. 950’000.–, la surprise n’a pas eu lieu avec les comptes qui accusent encore une perte supplémentaire de plus Fr. 300’000.–, ce qui porte à un excédent de charges de Fr. 1’ 230’000.–. La fortune résiduelle de Fr. 840’000.– ne permet plus de compenser ce résultat. Le découvert au bilan se concrétise au 1er janvier et est d’environ Fr. 400’000.–. Il faudra donc de nouveau prendre des mesures pour améliorer cette situation préoccupante, peut-être par des décisions impopulaires qui pourraient heurter la sensibilité des citoyens.
L’heure n’était pas à l’optimisme lors de la conférence de presse pour la présentation des comptes communaux. Le maire Marcel Winistoerfer l’a précisé en mentionnant qu’il serait triste de démonter tout ce qui a été mis en œuvre ces dernières années, particulièrement dans les domaines sociaux, sanitaires, éducatifs et culturels, car Moutier est une ville sociale. Il a aussi signalé que la ville s’est montrée parfois un peu trop généreuse, mais que fondamentalement, les décisions prises étaient les bonnes, que la ville et les autorités ne sont pas seules responsables de ce mauvais résultat. «Si ces dernières années la fortune pouvait encore combler les déficits, aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Donc, j’ose espérer que le canton nous laissera respirer, choisir les modes et surtout le tempo de rééquilibrage de nos finances. La direction de l’Intérieur et de la justice via l’OACOT et son service des affaires communales va lancer un examen approfondi de ces comptes 2019, peut-être que ce contrôle va aboutir à des résultats intéressants pour nous», a-t-il encore précisé. «Et par les temps qui courent, il sera très difficile de revoir les prestations à la baisse et tout aussi impensable de prévoir une hausse des impôts, qui ont été augmenté en 2006, et en plus, il reste aussi toujours l’incertitude liée à la crise du coronavirus», fit-il encore remarquer. Il apparaît donc une nouvelle fois un déficit structurel estimé à 1 million de francs.
Huit ans pour redresser la barre
Il appartenait ensuite au conseiller municipal en charge des finances Marc Tobler et au caissier communal Fabrice Zartemi de commenter le résultat. Ils ont précisé que tous les services ont fait des efforts pour compresser les charges et qu’il reste peu de marge pour économiser. Ils ont précisé que les revenus des impôts communaux généraux budgétés ont été atteints et le résultat fiscal de 2018, meilleur que prévu, a provoqué une forte diminution des revenus nets de la péréquation financière en 2019, ainsi qu’une forte diminution de la subvention cantonale à l’école à journée continue. Dans l’ensemble, les comptes de fonctionnement sont bien maîtrisés et il est toujours difficile d’effectuer des prévisions, sachant que l’influence communale se limite à 30-35% des charges. Les dépenses courantes et les investissements ont aussi été limités au strict minimum. A l’exception de quelques crédits hors cadre, les différentes rubriques qui présentent une augmentation des charges ou une diminution des revenus ne sont pas de la compétence communale, tels que les impôts sur le revenu des personnes physiques ou taxations spéciales, part aux traitements des enseignants ou contribution de la péréquation financière.
Si le budget 2020 est quasiment équilibré, la planification financière 2020-2025 qui accompagnera le budget 2021 devra impérativement démontrer la reconstitution d’une nouvelle fortune dans un délai légal de 8 ans. Ces comptes seront présentés au Conseil de Ville et gageons que la discussion sera nourrie. L’avenir dépendra des décisions politiques prises.
Claude Gigandet