Actualités, Portraits

Grace, reine du café pleine de bonté !

Edition N°4 – 1 février 2023

Grace : « Je ne veux pas être quelque part où je me sens coincée, sans passion, sans mouvement et sans but. » (photo John Utermann)

Originaire du Canada, Grace (à prononcer à l’anglaise) est une globe-trotteuse aguerrie qui pratique l’art du café. Elle a fait de la vallée de Tavannes une étape. « Je n’aurais jamais pensé venir dans cette région », dit-elle. « Je serais plutôt allée vers les montagnes » – comprenez les Alpes. Sa province d’origine au Canada, la Saskatchewan (encore mieux que les cailloux de Démosthène), est très plate : prairies et terres agricoles à perte de vue. On y dit même que si un chien s’enfuit, on le verra s’éloigner pendant les trois prochains jours. 

Lorsqu’elle est venue en Suisse, elle a non seulement apprécié nos montagnes – y compris les modestes collines du Jura bernois – mais également la verdure. « Ici, en hiver, l’herbe est verte ! Il y a de la neige et dessous, l’herbe est encore verte ! » Effectivement, l’automne est en général assez mouillé et ne permet pas à l’herbe de jaunir. Quant à la neige, elle va et vient et n’étouffe jamais vraiment ce qu’elle recouvre. Encore une fois, cela contraste avec son Canada natal où les températures atteignent facilement -40° C en hiver et la neige doit tout simplement attendre les températures positives du mois d’avril pour se décider à fondre. 

Grace observe la nature avec un œil d’artiste

Ici, son œil d’artiste est particulièrement attentif à la mousse qui languit sur un mur de pierres plus vieux que son pays ou encore les petites herbes qui poussent entre les pavés – on préférerait les « kärcheriser » mais elle, au contraire, apprécie quand la nature reprend le dessus – la naissance d’un nouveau monde. L’imagination et la créativité ne sont pas des qualités réservées à certains privilégiés. « Nous sommes tous des artistes et l’art qui se trouve en nous se présente sous différentes formes. » Ainsi, ce ne sont pas seulement les peintres et sculpteurs, mais également les avocats, boulangers, livreurs ou même polymécaniciens qui sont des artistes. Chacun à sa manière. Le café est justement un des moyens que Grace utilise pour pratiquer son art. « J’aime être créative avec le café, faire du latte art et donner le sourire aux clients ! » Elle en a fait son métier au Canada et aime son aspect fédérateur et rassembleur. 

Créer des liens grâce au café

En Suisse, malgré les différences linguistiques, ce n’était pas difficile de créer des liens grâce au café. Après plus de six mois passés en Suisse, elle a eu un peu de temps pour tenter de comprendre notre pays et sa culture. Ici, tout est plus petit. On peut mettre la Suisse environ seize fois dans sa province canadienne. Là-bas, les routes sont plus larges et plus droites, les exploitations agricoles et tracteurs plus grands, les rivières plus libres et les parcours de golfs plus nombreux. La vie et la culture ont un autre rythme, un autre temps et une autre dimension. Elle apprécie tout particulièrement le côté « rustique » de la Suisse et du Jura bernois. Les bâtiments ont une histoire, les routes pavées et les grandes fermes, les ponts de grange ou encore les vieilles églises et leurs cloches qui sonnent midi. Elle aime les collines de brouillard qui nourrissent son imagination féérique et aussi les forêts de sapins qui lui rappellent son pays. Grace rêve de poursuivre ses passions et les choses qu’elle aime et aspire à ne jamais stagner. Elle veut être en mouvement (géographique, mais pas seulement), toujours grandir et explorer. « Je ne veux pas être quelque part où je me sens coincée, sans passion, sans mouvement et sans but. C’est difficile pour moi de garder le même job pendant plus de six mois ! » Elle se sent privilégiée de pouvoir voyager et découvrir le monde, y compris le Montoz ou la Suze. Et même, chaque fois qu’elle voit le Chasseral, elle y reconnaît quelque chose d’authentique, familier et chaleureux. 

John Utermann

Grace : « Je ne veux pas être quelque part où je me sens coincée, sans passion, sans mouvement et sans but. » (photo John Utermann)