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Immersion horlogère en Chine

Edition N°44 - 27 novembre 2019

Rui Pedro Chiquita Bouceiro: «A Shanghai, je contrôlais les mouvements des montres chinoises.» (photo Roland J. Keller)

Apprenti mécanicien de production, option décolletage chez Affolter Pignons, le Prévôtois Rui Pedro Chiquita Bouceiro a passé deux mois dans un atelier d’horlogerie renommé de Shanghai, dans le cadre de la «Coupe ICL» d’une agence de placement chinoise créée par deux Genevois. 

Un p’tit Suisse peut-il montrer beaucoup de savoir-faire horloger, dans la grande Chine ? «Oh, pas spécialement, car, en tant que mécanicien, je n’étais pas là-bas dans mon domaine. Ce sont eux, mes patrons et collègues chinois, qui m’en ont le plus appris.» Rui Pedro Chiquita Bouceiro, 19 ans, s’est plutôt imprégné de la manière de travailler, perfectionné dans le montage des montres et imbibé de l’ambiance, au pays de la République populaire. Le Prévôtois a ainsi passé deux mois (juillet-août) lors d’un stage offert par l’entreprise Affolter, sous l’égide de l’Integrate Chinese Life Ltd. (ICL) et dans le cadre d’une coupe qui porte le même nom (ICL). Cette agence de placement offre non seulement des stages d’études en Chine mais à travers plus de 30 pays à plus de deux cents étudiants internationaux, une trentaine de secteurs industriels et dix-huit universités internationales.

Marché difficile, mais juteux

«Depuis quatre ans, nous avons pu aider 56 jeunes suisses à découvrir l’Empire du Milieu dans les domaines de la technologie, des ressources humaines, du marketing, de l’import-export, des ONG, de la durabilité et du voyage touristique ou éducationnel», souligne le Genevois Bastien Dumont, co-fondateur (avec Nicolas de Toledo) de cette société de services créée à Hong-kong en 2013 puis à Shanghai en 2015. Contrairement aux idées reçues, «les étrangers qui arrivent à faire du business avec les entreprises chinoises ou à commercialiser nos produits ont un énorme potentiel de développement», estime-t-il. Si Affolter reconnaît avoir eu des difficultés d’intégration en Chine de par le mode de vie économique, l’entreprise de Malleray est en phase de consolidation de son marché de vente de machines-outils sur place.

Son patron chinois conquis 

Quel est l’avantage d’avoir un jeune représentent stagiaire dans ce pays ? «Pour nous, la formation professionnelle est souvent laissée de côté au niveau de la mobilité, même si plus tard plein de jeunes s’y rendent pour du service après-vente. On veut montrer à nos apprentis que le monde est grand et que, dans l’industrie, on ne vit pas que par la Suisse», considère Nicolas Curty, membre de la direction. Une aubaine pour Rui Pedro qui profite de cette immersion culturelle et technique. «Mon boulot consistait à contrôler les mouvements et le montage des montres chinoises», précise le jeune homme. Son patron Guo Ming qui conçoit et fabrique ses propres montres a été conquis par l’œil avisé du p’tit Suisse de Malleray. Rui Pedro, avec un CFC désormais en poche, tenté par un travail en Chine ? «Oh, non ! On est quand même mieux en Suisse. Mais en vacances, volontiers.» 

Roland J. Keller

Rui Pedro Chiquita Bouceiro: «A Shanghai, je contrôlais les mouvements des montres chinoises.» (photo Roland J. Keller)