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Journée de solidarité au CIP

Edition N°20 – 25 mai 2022

Repas préparé par les migrants vivant dans le village de Tramelan (au premier plan : des Ukrainiennes, un Afghan et un Marocain. (photo br)

La 9e édition du CIP-Solidaire s’est déroulée le dimanche 22 mai. Saveurs du monde, souk bigarré et animations musicales auront égayé la journée avec, en apothéose, le concert de la fanfare Olaïtan venue en droite ligne du Bénin.

Depuis plusieurs années, le CIP-Solidaire a lieu un dimanche de mai. Toutefois, le public ignore que de petites mains s’agitent déjà la veille devant le contenu de grandes marmites ou en façonnant de généreuses pâtisseries. En effet, la préparation d’un repas pour 250 personnes ne s’improvise pas. 

Si le comité d’organisation a veillé à son bon déroulement, ce sont bien les requérants du centre d’accueil de Tramelan, ainsi que des migrants habitant dans le village, qui mettent la main à la pâte pour émerveiller les papilles des visiteurs. Ces derniers, appâtés par la promesse et les saveurs d’un repas interculturel savoureux – véritable invitation au voyage – sont venus en nombre au CIP. Les convives ont dégusté des mets haïtiens, marocains, pakistanais, afghans, irakiens, iraniens, égyptiens, syriens ou ukrainiens.

Une allocution commune

Du côté de la partie officielle, après le mot d’accueil de Philippe Augsburger, maire de la localité, la manifestation a eu le privilège d’accueillir Brigitte Favre, présidente du Parlement jurassien et Hervé Gullotti, président du Grand Conseil bernois. Les deux parlementaires ont délivré un message d’union et de respect mutuel entre les deux cantons. Brigitte Favre soulignant « l’importance de la coopération qui est inscrite dans la constitution jurassienne ». Avant eux, Pierre Petignat, président de la Fondation Avenir Madagascar (FAM), représentant des ONG du CIP-Solidaire pour l’occasion, n’a pas manqué de relever la réalité des cuisinières et des cuisiniers du jour qui « ont fui la misère, la faim ou la guerre et essaient de se reconstruire parmi nous. » En outre, il a également adressé un mot à une population régionale dont la solidarité à été louée par les différents orateurs : « Vous vous trouvez au milieu de cette double réalité : celle de là-bas, par les ONG présentes, et celle d’ici, par les réfugiés qui nous accueillent. »

Pierre Petignat a ponctué son intervention de différents exemples de projets menés par la FAM et soutenus par la Fédération interjurassienne de coopération et de développement (FICD). Cette dernière a investi en 2021 près de 720’000 francs dans les projets de ses membres. En y ajoutant les montants récoltés par les associations lors d’actions de sensibilisation, par exemple, ce sont environ 1,67 millions de francs qui ont été mobilisés pour soutenir les projets des ONG. Ainsi, les bénévoles de notre région ne sont pas simplement accueillants, ils sont très actifs pour soutenir les populations défavorisées des pays du Sud. Le tout dans un contexte compliqué où le conflit russo-ukrainien accentue la pression sur le prix de l’énergie et menace le monde de pénurie alimentaire.

Fanfare du Bénin

Mais, pour clore ce dimanche solidaire, place à l’optimisme. La journée s’est déroulée sans anicroche à la grande satisfaction du chef d’orchestre de la manifestation, Mathieu Chaignat : « Le déroulement a été parfait. Maintenant, la journée se termine dans des teintes orange et jaunes ensoleillées. » Une allusion à peine voilée aux costumes de la fanfare béninoise Olaïtan dont les sons ont prolongé la belle humeur qui aura rayonné toute la journée. Les cuivres et les percussions se sont mêlés pour ne faire plus qu’un, comme un symbole de cette journée, où, migrants, Tramelots et autres visiteurs ont dansé ensemble et, à l’initiative des musiciens se sont pris par les épaules pour vivre un ultime moment à l’unisson en écoutant une dernière chanson a capella.

Bruce Rennes

Repas préparé par les migrants vivant dans le village de Tramelan (au premier plan : des Ukrainiennes, un Afghan et un Marocain. (photo br)