« Je suis fière et reconnaissante des écoles et des élèves qui s’impliquent dans le travail de Digger. Ils accordent ainsi une aide durable aux enfants et à toutes les personnes qui vivent dans une zone de crise. » Tels sons les mots prononcés par Christine Häsler, directrice de l’instruction publique et de la culture du canton de Berne, lors du point presse organisé le 4 décembre à la salle polyvalente de l’ancien arsenal, à Tavannes. A noter que la direction du ceff COMMERCE y apporte son soutien grâce à l’implication de quinze de ses étudiantes et étudiants qui réalisent leur travail interdisciplinaire orienté projet (TIP) sur cette thématique. L’objectif de la démarche présentée à Tavannes est aussi l’occasion de sensibiliser la population aux problèmes cachés de la guerre, mais qui pourtant sont tout autant destructeurs que le conflit lui-même. Il faut savoir que les mines et les restes d’explosifs présents sur l’ensemble du territoire ukrainien, notamment dans les zones agricoles et les zones résidentielles, représentent un danger permanent pour les civils.
Selon Frédéric Guerne, directeur général et fondateur de la Fondation Digger, les chiffres indiquent qu’environ 174’000 km2 de terres et 14’000 km2 de plans d’eau, soit environ 30 % du territoire, sont considérés comme potentiellement minés ou contaminés par des explosifs toujours actifs. Ces zones nécessitent des efforts de déminage prolongés pour assurer la sécurité des habitants et la reprise des activités économiques. Le déminage d’un pays en guerre n’est-il pas une action vaine ? Pourquoi déminer alors que les surfaces peuvent être de nouveau minées ? La réponse de Frédéric Guerne est catégorique : « Si un paysan peut utiliser son champ ne serait-ce qu’un an de plus, c’est un moment où ses conditions de vie s’améliorent. Il a pu travailler. » Autre exemple, un partenaire de la Fondation est intervenu sur un terrain de football en Ukraine. « Les élèves ont retrouvé une certaine normalité par la pratique du sport. C’est bon pour le moral et ça donne du courage ! »
Les écoles conduisent le projet sur deux axes de travail
C’est avec le soutien de la Direction de l’instruction publique et de la culture du canton de Berne que ce projet se déploie dans le but de récolter un million de francs en six mois afin de financer la production d’une machine de déminage ainsi que la fourniture de tout le matériel d’entretien qui l’accompagne. La machine sera ensuite remise à un organisme humanitaire spécialisé dans le déminage en Ukraine. Les écoles impliquées dans le projet travailleront sur deux axes : le premier vise à promouvoir, auprès du grand public, le site internet solidarite-ecoles.ch qui est à la fois une plateforme de financement participatif et un outil de communication. Le deuxième, pour les écoles intéressées, consiste à organiser différentes actions pour obtenir des fonds. En unissant leurs forces, les écoles peuvent diminuer l’impact des mines antipersonnel et créer un véritable esprit de solidarité pour ce projet marqué du sceau de la pertinence.
A propos de la Fondation Digger
L’association créée en 1998 par Frédéric Guerne, accompagné d’un groupe de bénévoles, dont l’objectif principal était de concevoir une machine capable de défricher les champs de mines pour les pays en guerre s’est transformée en Fondation Digger en 2004. Cette organisation à but non lucratif a pour vocation de mettre la technologie au service de l’humanitaire et élargissant ainsi ses horizons et actions dans les pays démunis. La Fondation a œuvré jusqu’ici dans dix-sept pays.
Olivier Odiet
Collaboration avec Caro
Passionnée par l’illustration depuis son plus jeune âge, Caroline Rutz qui signe ses dessins de presse de son nom d’artiste Caro, a été mandatée par le groupe de travail des écoles pour imaginer et concevoir deux bandes dessinées explicatives sur le projet. Ces deux planches font partie intégrante du kit pédagogique qui sera transmis aux enseignantes et aux enseignants. Elles serviront de relais pour la promotion du projet. (oo)