S’il y a un dossier particulièrement indigeste à Moutier, c’est bien celui de l’école ménagère dont il s’agit. Le dernier épisode de ce feuilleton rocambolesque remonte à 2021 avec l’abandon du projet « Ruelle de l’Ours 8 » qu’un référendum a tué dans l’œuf. Dès lors, le Conseil municipal a mandaté le service des Infrastructures pour constituer un groupe de travail composé de Pierre Sauvain, conseiller municipal en charge du dicastère des écoles, de Marco Fernandez, conseiller municipal responsable des bâtiments, de la direction des écoles, de membres du Conseil de Ville ainsi que de la société civile.
Sagesse et clairvoyance
En plaçant la sagesse et la clairvoyance au centre des réflexions pour éviter de proposer un nouveau projet surdimensionné, le groupe de travail s’est naturellement orienté sur une piste empreinte de bon sens, celle des bâtiments communaux offrant l’espace requis pour l’implantation de deux classes dédiées à l’enseignement de l’économie familiale. Après avoir effectué le tour d’horizon d’usage, des locaux situés dans l’enceinte de l’école secondaire, soit l’ancien appartement du concierge et des garages, sont apparus comme une solution idéale. « Nous étions d’abord partis sur des dimensions similaires à celles que nous avons aujourd’hui, mais en les revoyant à la baisse, on s’approche de ce qu’il existe dans d’autres écoles », relève Pierre Sauvain, conseiller municipal en charge de l’éducation.
Une pluie d’avantages
La nouvelle structure prévoit deux cuisines de trois blocs de travail chacune, aménagées selon la volonté des enseignantes, d’un bureau, d’un économat, d’une buanderie et d’un WC accessible aux utilisateurs externes. La cuisine du rez-de-chaussée, avec accès pour personnes à mobilité réduite, permettra une location destinée à des utilisateurs externes, tels que l’UP ou autres groupes passionnés de cuisine puisque la porte donnant accès à l’école pourra être fermée.
La surface rendue disponible est légèrement inférieure aux recommandations, indicatives et non contraignantes, formulées par le canton. Toutefois, cette relative exiguïté est largement compensée par de nombreux avantages (suppression des déplacements, meilleure intégration des enseignantes, vestiaires et WC déjà existants, rationalisation des surfaces). En outre, la commune restera propriétaire des murs quoi qu’il arrive. S’agissant des inconvénients, on mentionnera la nécessité d’une réorganisation interne et d’une relocalisation de matériel et l’espace moins volumineux que dans d’autres projets imaginés.
Le Conseil municipal, le groupe de travail ad hoc et les utilisatrices principales (les enseignantes) sont heureux de pouvoir présenter une proposition qu’ils considèrent comme équilibrée et adaptée aux besoins scolaires. Ils espèrent également qu’elle répondra aux remarques constructives formulées lors des nombreux débats sur le dossier « école ménagère », au fil des projets développés depuis 2011.
Le projet est devisé à Fr. 1’174’000.-. Ce montant est calculé sur base d’un appel d’offres d’entreprises, avec une précision de +/- 10 %.
Olivier Odiet