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La pierre d’achoppement de la Paix

Edition N°42 - 17 novembre 2021

Le concassage de matières premières, l’un des atouts techniques de l’entreprise Pierre Faigaux SA à Malleray. De gauche à droite : Laurent Blanchard, Jonathan Faigaux, Christelle Faigaux et Fabrice Garraux. (photo rke)

Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue le 12 novembre dernier au cœur de l’entreprise de génie civil Pierre Faigaux SA, les initiateurs du « Plan de quartier Pierre de la Paix » ont à leur tour affûté leurs arguments en vue de leur projet d’exploitation d’une carrière et d’une plateforme de recyclage.

« Tout concorde avec sécurité, respect de l’environnement, aménagement, rentabilité et continuité. » Tels sont, en résumé, les arguments principaux des instigateurs du projet d’exploitation d’une carrière et d’une plateforme de recyclage, sur lequel la population de Valbirse doit se prononcer dans les urnes ce 28 novembre.

Employé de l’entreprise, Jonathan Faigaux tient d’emblée à rectifier les propos des opposants (lire page ci-contre). « Une carrière existe depuis nonante ans sur les hauteurs de Malleray. Ces nuisances ne sont pas nouvelles et elles ne seront pas intensifiées avec notre nouveau projet. On ne va pas ajouter un trafic de poids lourds dans un quartier résidentiel », a-t-il argumenté, relevant que le site actuel, de quelque 50’000 m2 exploités par l’entreprise de génie civil, est comblé à 90 %. « D’ailleurs, les étapes de remise en état de la carrière existante sont en cours. Elles comprennent la revitalisation du pâturage boisé, la plantation d’îlots et la création de biotopes (étangs). Le site est également soumis à diverses compensations écologiques. »

« De dire qu’on va créer un gouffre béant et que la montagne sera défigurée avec notre projet est une aberration », estime pour sa part Laurent Blanchard, président de la Bourgeoisie de Malleray. « Avant d’extraire, nous sommes tenus de remblayer, ce qui évite une balafre géante. En résumé, avant de creuser un nouveau trou, on devra reboucher le prédédent à côté. D’ailleurs, un géologue va venir chaque année prendre des relevées de terrain sur le nouveau site. Cet argument, d’avoir un énorme cratère après nos travaux, est archifaux », ajoute Jonathan Faigaux.

Chiffres à relativiser

Les initiants tiennent aussi à relever que les riverains de la route qui mène à Moron ont construit leur maison en connaissance de cause. « En 2020, il y a eu 2’346 passages de camions en un an, contre 2’500 de voitures en un jour (!). Sans compter les deux-roues. On ne va pas acheter une résidence à côté d’un aéroport ou d’une ligne de chemin de fer pour dire, après, que les avions ou les trains dérangent. » De surcroît, Christelle Faigaux relativise les chiffres. « La commune a mandaté un audit neutre pour réaliser le comptage actuel du passage des véhicules. En deux semaines, il n’y a eu que dix camions enregistrés », a-t-elle assuré. Concrètement, qu’en est-il ? « En moyenne annuelle sur 220 jours de travail ouvrables, cela représente 5,5 camions journaliers. Avec le nouveau projet, on sera à 20 au maximum. »

Près de 200’000 francs d’économies

Autre point d’achoppement qui offusque les adversaires du projet : les finances. Ce sont les fameux 25 centimes par m3 exploité (5’000 à 8’000 francs par an) que la bourgeoisie reverse à la commune. « D’intérêt public, la carrière favorise une économie de proximité et des rentrées fiscales directes par la viabilité de l’entreprise Faigaux SA et par le maintien des places de travail dans l’actuelle carrière. Grâce au nouveau site, on pourrait économiser de 150’000 à 200’000 francs. Dans le cas contraire, il faudrait délivrer les matériaux à la décharge la plus proche, soit, par exemple, Péry, d’où une distance de transport plus longue et davantage de pollution », ajoute Laurent Blanchard.

Et si c’est refusé ?

Les promoteurs relèvent encore que leur projet, qui a passé la rampe de toutes les instances, répond aux exigences de la Loi sur l’aménagement du territoire (LAT) et à celles de la Loi sur la protection de l’environnement (LPE). De plus, la place de pique-nique de la Pierre de la Paix ainsi qu1e les chemins pédestres de cette zone ne seront pas touchés par le Plan de quartier. Bref, les normes écologiques seront ainsi respectées, tout comme la décision populaire.

En cas de non ? « Nos clients devront se fournir ailleurs et nous de même. Fini la proximité… », conclut Jonathan Faigaux.

Roland J. Keller

 

L’enjeu

Du gravier, de la marne, de la caille, du ballast, de la terre végétale, du sable siliceux et bien d’autres, l’entreprise Faigaux en extrait depuis nonante ans en abondance. Les sociétés locales environnantes de construction de routes peuvent ainsi s’approvisionner à Malleray pour obtenir ces matières premières indispensables à leur activité. Afin d’assurer un ravitaillement de qualité et en suffisance, Pierre Faigaux SA doit trouver d’autres filons. D’où son projet – lancé en 2013 déjà – pierre angulaire de son développement et de sa survie économique.

(rke)

Le concassage de matières premières, l’un des atouts techniques de l’entreprise Pierre Faigaux SA à Malleray. De gauche à droite : Laurent Blanchard, Jonathan Faigaux, Christelle Faigaux et Fabrice Garraux. (photo rke)