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Le Cervin au sommet de l’Olympe

Edition N°28- 11 août 2021

Après l’Euro de football, puis le Tournoi de tennis de Wimbledon, j’avoue m’être senti gavé de sports avant les Olympiades 2020 de Tokyo, repoussées et malaimées même du peuple nippon. Il y eut cependant comme un miracle, un état de grâce qui se dégagea de la cérémonie d’ouverture des Jeux alliant à la fois authenticité, sérénité, simplicité et retour à l’essentiel, c’est-à-dire les valeurs d’un Japon éternel ! Comment alors bouder ces Jeux qui, jour après jour, attisèrent notre curiosité et bien vite firent notre admiration? Certes, le défi était de taille pour succéder à Michael Phelps, vingt-huit médailles en natation durant quatre olympiades, ou Usain Bolt et ses huit titres olympiques, une légende vivante avec une prédisposition pour attirer la lumière ! Mais cette année, les déesses et dieux du stade ont rapidement disparus du tableau à la course aux médailles : Exit Naomi Osaka, Simone Biles, Novak Djokovic, Teddy Riner entre autres… 

Magnifique délégation helvétique 

Autrefois, chaque olympiade pouvait être associée à une personnalité ou à un team qui illumina, sans égal, ce tournoi planétaire : Mark Spitz à Munich 1972, Nadia Comaneci à Montréal 1976, Carl Lewis à Los Angeles 1984, le Dream Team USA emmené par Michael Jordan et Magic Johnson à Barcelone 1992. A l‘image de la cérémonie d’ouverture, n’avons-nous pas assisté à des victoires plus collectives et la mise en valeur de vertus fondamentales mises en évidence par des ambassadrices et des ambassadeurs d’exception, j’ai nommé notre magnifique délégation helvétique ! Là aussi, les Suissesses ont fait montre d’une combativité, d’un courage de tous les instants en se taillant la part de la lionne dans la répartition des médailles. Ceux qui me connaissent un peu, savent le respect, l’amour que je voue aux femmes ; elles sont tellement plus admirables, plus pugnaces et moins lâches que nous les hommes…

Avec le tir à la carabine – sport plus helvète, tu meurs ! – Nina Christen s’empara du bronze avant de se parer de l’or. Puis vint le VTT cross-country féminin où Jolanda Neff, Sina Frei et Linda Indergand signèrent un triplé historique, une relecture féminine du serment du Grütli ! Avec Belinda Bencic, c’est l’avènement d’une jeune femme en or qui en s’alignant tant en simple qu’en double joua pour chaque titre pratiquement au quotidien ! En grande championne en devenir, elle sut aussi mettre en lumière Viktorija Golubic, sa partenaire de double, pour la conquête de la médaille d’argent. 

Merci de nous avoir fait rêver  !   

Au pied du podium, donc sans médailles, nos sprinteuses Ajla Del Ponte et Mujinga Kambundji forcent l’admiration avec leur participation à la finale du 100 mètres, épreuve reine, où règnent sans partage les athlétiques et redoutables Jamaïcaines. Ajla s’empara du nouveau record suisse alors que Mujinga doubla sa participation en filant aussi en finale du 200 mètres ! On ne peut être que très fiers d’elles, même si les performances des garçons ont parfois été exceptionnelles, leur permettant d’aller au bout de leur rêve ! Avec, entre autres, les nageurs latins, le genevois Jérémy Desplanches, qui ne nage pas que sur le dos… et le tessinois Noé Ponti, le bien nommé… Mon hommage n’est pas exhaustif et je finirai avec la Genevoise Nikita Ducarroz, double nationale (USA), mais qui a choisi de représenter la Suisse en BMX free style, nouvelle discipline olympique ! 

A l’heure du bilan de ces Olympiades, j’adresse un immense bravo à toutes et à tous pour cette part de rêve qu’elles et ils ont su nous faire partager au sein de la délégation de notre Mère Patrie ! J’utilise à dessein ce qualificatif, en ultime éloge à nos jeunes femmes, plutôt que le patriarcal Vaterland d’outre Sarine ! Ceci dit, en citoyen du monde, mon respect de la culture germanique demeure intact tant son empreinte restera pour moi inégalée dans des domaines tels que la musique et la philosophie. 

Pierre Chevrier