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Le hasard a bien fait les choses !

Edition N°11- 23 mars 2022

Jean-Claude Chevalier et Croquette : un duo inséparable. (photo oo)

Arrivé à Crémines en 1988, en provenance de Moutier, par le fruit du hasard, Jean-Claude Chevalier se déclare heureux d’avoir élu domicile dans une vallée qui le fascine au point de consacrer une grande partie de son temps libre à son histoire. Archiviste communal de Crémines et de la course de côte automobile Saint-Ursanne – Les Rangiers, ce collectionneur de cartes postales, photos et documents coiffe également la casquette de bénévole au Musée du tour automatique et d’histoire de Moutier. Rencontre avec une personnalité attachante qui surfe en permanence sur la vague de la passion.

Bourgeois de Moutier, Jean-Claude Chevalier est un homme calme et sans histoire qui aime se balader avec sa petite chienne Croquette, particulièrement appréciée des bambins du coin. Propulsé à la mairie de Crémines en janvier 2014 alors que sa carte de visite était vierge de tout mandat politique, son expérience a pris fin de manière prématurée pour différentes raisons liées aux tensions politiques, à sa situation familiale et professionnelle compliquée à ce moment-là. « J’ai préféré partir avant de péter un câble ! » s’exclame-t-il. Malgré ce goût d’inachevé, il garde un bon souvenir de ce passage à la mairie, très enrichissant sur le plan relationnel. « Cette fonction m’a beaucoup apporté au niveau humain, mais j’ai aussi connu des moments pénibles, notamment lorsque la police m’a réveillé en pleine nuit pour m’indiquer que je devais me rendre sur le lieu d’un suicide. »

Allergique à la fusion ! 

Ne faisant aucun mystère de son penchant autonomiste, Jean-Claude Chevalier ne possède toutefois pas la fibre d’un polémiste et arrive aussi à travailler sereinement avec les partisans du camp adverse. Ce scénario s’est notamment dessiné lorsqu’il s’est posé en meneur pour faire campagne contre la fusion des communes du Cornet. Un travail pour le moins efficace sachant que c’est le village de Crémines qui a finalement coulé le projet. Actuellement, sa volonté de se battre pour ses idées et ses convictions n’est pas mise en veilleuse puisqu’il milite activement contre le projet d’une école secondaire dans le Grand Val. « Je m’insurge contre cette manière de faire tout simplement parce que l’aspect politique passe avant le bien-être des enfants de cette vallée. Leur sociabilisation à Moutier est une réussite totale et je ne vois pas du tout l’intérêt de gaspiller de l’argent dans des budgets englobant notamment des coûts conséquents liés aux salaires des profs et à la location de locaux. Cela ne tient tout simplement pas debout. »

« L’absence d’un hôtel laisse un grand vide »

On ne peut raisonnablement pas dresser le portrait de Jean-Claude Chevalier en passant sous silence ses compétences avérées dans le domaine de l’archivage communal. Au fait, comment sa passion de collectionneur est-elle née ? « Suite au décès d’un locataire qui résidait dans la même maison que moi, on m’a demandé de donner un coup de main pour vider l’appartement et j’ai trouvé de nombreux documents dont des parchemins. Ce sont ces recherches qui m’ont donné le virus de la collection. » Si Jean-Claude Chevalier se sent comme un poisson dans l’eau dans la région du Gore-Virat, c’est aussi en raison des nombreux attraits qu’elle propose, soit une nature généreuse et de nombreux points de chute qui éveillent la curiosité des touristes comme le Sikypark à Crémines ; la ferme du Banneret Wisard, à Grandval ; le Martinet de Corcelles et son musée ; le Raimeux ou encore l’If millénaire (le plus vieil arbre de Suisse, environ 1500 ans). Jean-Claude Chevalier constate aussi que Crémines résiste plutôt bien à l’épreuve du temps contrairement à d’autres villages : « Le commerce local se porte à merveille puisque l’on recense une épicerie, une boulangerie, une boucherie, deux restaurants ainsi qu’un pub. Je tiens ici à souligner l’importance de la présence d’un médecin généraliste et d’un staff médical dans le bâtiment du centre de bien-être Aquavirat. » Cela voudrait-il dire que Crémines n’a plus aucune marge de développement dans le domaine de la santé ? « Non, pas du tout. Il manque encore un dentiste, par exemple. » Et notre interlocuteur d’ajouter : « Au niveau de la vallée, l’absence d’un hôtel laisse un grand vide. C’est d’autant plus dommage que le potentiel d’offres touristiques est plutôt riche. » Puisse son souhait éveiller l’intérêt des investisseurs…

Olivier Odiet

 

Jean-Claude Chevalier et Croquette : un duo inséparable. (photo oo)