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Les abattoirs reprennent vie

Edition N°38 - 20 octobre 2021

Confiée à l’Atelier M, la rénovation ne manque pas de défis. (photo ap)

Si la commune imérienne est connue pour son essor économique, elle a aussi certains soucis avec son patrimoine bâti, notamment les vétustes manège, asile psychiatrique et abattoirs. Ces bâtiments protégés obèrent le ménage communal avec des coûts d’entretien élevés même lorsqu’ils sont inoccupés. Pour la municipalité, une des priorités est clairement de réhabiliter ces sites afin de leur permettre de retrouver des activités pérennes. Pour sa dernière conférence de presse, le Maire Patrick Tanner était fier de présenter, aux côtés des municipaux Paola Tanner et Olivier Zimmermann, le projet de réhabilitation des « anciens » abattoirs sur lequel le Conseil de Ville se prononcera le 21 octobre.

Construite en 1908, protégée tant au niveau fédéral que cantonal, cette bâtisse monumentale est située dans le quartier de la gare CFF. Cent ans après sa construc-tion, les abattoirs fermaient définitivement leurs portes sans pour autant trouver une nouvelle affectation et ce malgré quelques pro-jets de fantaisie dont le fameux Grockland, celui de l’école de trapèze Utopik Family ou du Pantographe.

L’agilité de Crescentia

Chiffré à Fr. 8 millions, le con-cept architectural de faire du neuf avec du vieux a été confié à Olivier Grossniklaus, un spécialiste des défis architecturaux lorsqu’il s’agit de redonner vie à des bâtiments hautement protégés par les Monuments historiques du canton. Afin de ne pas grever le porte-monnaie communal, l’investissement se fera par Crescentia SA, société qui a fait ses preuves pour financer le développement industriel de St-Imier et dont la commune est l’actionnaire unique. Outre l’efficience de confier la réalisation à Crescentia, le fait que d’autres bâtiments du service public, dont la piscine et l’école, soient à rénover explique la volonté du Conseil municipal de ne pas alourdir les dépenses communales par des dépenses de promotion économique.

Des partenaires de qualité 

Coté locataires, la Municipalité qui a recherché des partenaires de qualité a basé son argumentaire sur la requalification de l’ensemble du quartier de la gare CFF avec l’arrivée notamment de Migros et l’implantation des services techniques de St-Imier. Sur les quatre locataires pressentis, trois d’entre eux ont donné leur accord. Début 2024, le bâtiment hébergera le poste de Pierre-Pertuis sud de la Police cantonale, des services du Parc Chasseral ainsi que la société Médicentres SA qui pourra accueillir jusqu’à six médecins, un laboratoire et une unité de radiologie. Contacté sur le sujet, Anthony Picard, président de l’Hôpital du Jura bernois précise avoir répondu aux sollicitations de la commune et de ses autorités inquiètes de l’absence de relève chez les médecins généralistes. Enfin, même si la confirmation n’a pas encore été donnée, le quatrième locataire pourrait être un brasseur artisanal.

Un vote au Conseil de Ville

Le démarrage du projet et son financement sont conditionnés à l’approbation du Conseil de Ville qui devra se prononcer sur une augmentation de Fr. 1 million du capital-actions de Crescentia (pour le monter à Fr. 3,5 millions) et sur la donation de l’immeuble des anciens abattoirs à la même société. Sur la base de son expérience de mettre à disposition d’entreprises industrielles des surfaces de qualité au travers de Parcs Technologiques, la commune de St-Imier est à nouveau progressiste dans la manière de faire revivre ses friches architecturales en les rénovant puis en les offrant à la location ou à la vente à des partenaires de choix. Sauf surprise de dernière minute, la bière coulera bientôt à flots dans le nouveau quartier de la gare.

(AP)

Confiée à l’Atelier M, la rénovation ne manque pas de défis. (photo ap)