Portraits

Les chiens de sa vie ? Tous au poil !

Edition N°24 – 23 juin 2021

Michelle est heureuse avec Baïda et Happy. (photo Claudine Assad)

Découvrez le quinzième épisode de notre série intitulée Histoire d’A pour histoire d’Animaux, histoire d’Adoption, histoire d’Amour…

D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, Michelle Vanderzeyp a toujours vécu avec des chiens. A sa naissance, elle est accueillie par Whisky, une dalmatienne attentionnée, qui lui a servi de nounou (c’est elle qui lui a appris à monter les escaliers) et de grande sœur indocile (c’est elle qui l’aidait à s’échapper de son parc pour bébé). Une complicité bienvenue pour la petite fille unique qu’elle est !

De Braque à Nash

Complice, elle l’est aussi avec son père, chauffeur de camion dans une brasserie, en Belgique. Elle l’accompagne souvent dans ses tournées qui passent par l’Abbaye de Scourmont. A Chimay, les pères trappistes ne faisaient pas que brasser de la bière. Ils avaient aussi un élevage de chiens de chasse. Et c’est là qu’est né son deuxième chien : Braque, une robe toute blanche, un œil noir et une oreille noire, qui l’a accompagnée jusqu’à l’adolescence.

Attachée à l’Abbaye de Scourmont, Michelle tient à y faire sa première communion. Problème : seuls les garçons peuvent recevoir le sacrement de l’Eucharistie chez les pères trappistes. Mais la petite fille, qui ne manque pas de détermination, insiste : c’est ça ou pas de première communion du tout ! Et le Supérieur finit par lui accorder une dérogation. Au grand dam de sa mère qui ne sera pas autorisée à participer à la cérémonie !

Ainsi à 7 ans, le personnage est déjà campé : Michelle a un caractère bien trempé ! Michelle aime les chiens. D’ailleurs, son premier compagnon quand elle quitte la maison familiale, ce sera Nash, un berger allemand.

Cachou le chouchou des élèves

En 1992, c’est avec sa fille âgée de 8 ans qu’elle vient s’installer en Suisse. A Tramelan d’abord, où elle obtient l’équivalence bernoise de son diplôme belge d’institutrice. Puis à Moutier, où elle sera enseignante jusqu’à sa retraite, en 2020. Des générations d’élèves se souviennent de Cachou. Un labrador croisé tout noir qui l’accompagnait lors des leçons de sciences en plein air près du Stand. « Quand je le laissais à la maison, les élèves le réclamaient : « Il est où Cachou ? » Un brin mélancolique, elle ajoute : « J’ai de bons souvenirs. »

Un chien noir nommé Baïda

Cachou, qui a tellement compté dans sa vie à une époque où elle s’est retrouvée seule, a dû être endormi à 14 ans, en janvier 2016. Les mois passent. Michelle consulte les sites d’adoption. Sur celui de l’association « Sauvons les vagabonds », elle tombe en arrêt devant le sosie de Cachou. Même couleur, même dégaine, même expression. C’est Baïda, née en janvier 2016. Elle arrive à Moutier en juillet. Mais il faut vite se l’avouer, Baïda n’est pas une réincarnation de Cachou. Petit chiot sauvé de la rue au Sud de l’Italie, elle est très craintive. Tout lui fait peur : les gens, les animaux, les plantes, les bruits… Et toute son éducation est à faire : « Un jour, je suis je suis rentrée du travail, elle avait complètement éventré le canapé. Il y avait de la mousse partout et elle dormait avec le chat dans le trou qu’elle s’était aménagé !» Une expérience qui ne la décourage pourtant pas de réitérer l’expérience deux ans plus tard avec la même association. 

Et Heidi devint Happy

Là, elle craque pour un grand chien blanc, truffe noire, qu’elle adopte à 7 mois aussi. C’est Heidi, aussitôt rebaptisée Happy. « Avec elle, ça a été plus facile. Baïda était déjà sociabilisée, et elle m’a aidée à l’éduquer ». Moins peureuse que sa sœur adoptive, Happy est aussi un poil plus agressive … notamment avec les chats de la maison : « J’ai eu jusqu’à huit chats. Maintenant je n’en ai plus que quatre : Ticha, Yeti, Pluch et Minou Minou. » Age moyen : 14 ans. Des chats de ferme, de refuge ou échoués dans son jardin, comme Minou Minou que personne n’a jamais réclamé. Huit chats malins qui ont toujours su éviter les crocs parfois trop longs de Heidi. Mais il faut l’avouer, la grande chienne fait plus peur que mal !

Et la barque n’est pas encore pleine : « Quand je vois la photo d’un chien abandonné, je dois me retenir pour ne pas craquer », avoue Michelle : « Si la maison était plus grande, j’en aurais dix ! »

Claudine Assad

 

Michelle est heureuse avec Baïda et Happy. (photo Claudine Assad)