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Les formes d’expression sous la loupe

Edition N°24 – 19 juin 2024

Le 14e cycle de conférence a plus d’une corde à son arc et plus d’une lettre dans son sac. (photo ldd)

Histoire linguistique
jurassienne : quelques repères
• Mercredi 19 juin, 19 h 30
• Andres Kristol,
professeur honoraire,
Université de Neuchâtel

Après une petite introduction consacrée à l’éventail des langues en présence dans l’espace jurassien (au cours de la période envisagée, elles sont au nombre de sept !), Andres Kristol retrace les quatre grandes étapes de l’histoire linguistique jurassienne : L’Antiquité gallo-romaine avec les Rauraques et autres Gaulois. Le Haut Moyen Age avec la colonisation des vallées jurassiennes, d’après le témoignage des noms de lieux. La période de l’Empire français en tirant les enseignements de l’enquête menée par le Bureau de la statistique sous Eugène Coquebert de Montbrêt. Et pour terminer, l’Époque contemporaine, avec la « germanisation » et la « dégermanisation » de l’espace jurassien.

Faut-il encore apprendre à écrire ?
• Jeudi 27 juin, 19 h 30
• Marie Pedroni, enseignante au secondaire, auteur de « Désolé pour l’orthografe »

Les outils numériques en tous genres n’ont jamais été aussi nombreux et aussi faciles d’accès qu’à notre époque. Nous pouvons dicter un texte à notre ordinateur ou notre téléphone et nous faire aider par Chat GPT et d’autres formes d’intelligence artificielle dans de nombreuses situations du quotidien. Dans ce contexte, n’est-il pas obsolète d’insister sur la maîtrise de l’orthographe, de la syntaxe, du vocabulaire ? Est-il vraiment nécessaire d’accorder du temps à l’apprentissage de l’écriture et, conjointement, à celui de la lecture dans le cadre scolaire ? Ne vaudrait-il pas mieux s’assurer que les élèves qui sortent de l’école obligatoire sachent utiliser les outils informatiques dans un monde qui ne peut plus s’en passer et acquièrent des compétences qui puissent leur servir plutôt que d’insister sur l’accord du participe passé ? 

La question mérite d’être posée et, pour quiconque voudrait y apporter une réponse, elle appelle une réflexion en profondeur sur le rôle du texte écrit et la place de la langue française dans nos vies. 

Mots et expressions de l’Arc jurassien. Petit parcours cartographique
• Jeudi 29 août, 19 h 30
• Mathieu Avanzi, professeur à l’Université de Neuchâtel, Centre de dialectologie et d’étude du français régional

Partez à la découverte du riche patrimoine linguistique du terroir jurassien avec Mathieu Avanzi, explorateur passionné des subtilités du français de l’Arc jurassien, de Neuchâtel à Delémont en passant par la Chaux-de-Fonds. Dans cette conférence, l’auteur vous convie à une plongée au cœur des particularités linguistiques qui font la singularité de cette région suisse. Entre « clignoteur » et « signofile », « pelle-à-cheni » et « ordurière », l’auteur dévoile des facettes les plus insolites du lexique local. Vous saurez tout sur la raison pour laquelle la « dare » est le meilleur combustible pour la « torrée » et l’origine de l’interdiction « à ban ». Pourquoi les Neuchâtelois sont-ils surnommés « Britchons » ? Et que cache l’expression « faire Chaud-de-Fonds » ? Embarquez pour un voyage au cœur d’un lexique coloré et vibrant, témoignant de la beauté et de l’authenticité du français qui résonne dans le terroir jurassien.

Le tatouage ou l’écriture du corps
• Mercredi 9 octobre, 19 h 30
• Christophe Flubacher, historien de l’art

Le tatouage est un art corporel qui, de Caïn, marqué du sceau d’infamie, au motard gravant le nom de sa Harley sur son ventre, connaît un engouement planétaire. D’hier à aujourd’hui, ici et ailleurs, on se tatoue pour mille et une raisons : camoufler un corps nu pour faciliter la chasse ; s’attirer les faveurs divines ; marquer le passage des phases douloureuses de la vie ; prévenir les maladies ; attirer les esprits au moment de la mort ; acquérir des caractéristiques particulières pour le totémisme ou le culte des ancêtres ; terroriser son ennemi. Enfin, le tatouage exprime souvent patriotisme, amour ou marginalité.

– La communication animale
• Jeudi 21 novembre 19 h 30
• Elodie Floriane Mandel-Briefer, professeure associée, University of Copenhagen

Que peuvent bien se dire les animaux ? Comment les chercheurs arrivent-ils à déchiffrer leur « langage » ? Lors de cette conférence, Elodie Briefer vous emmène dans un voyage au cœur du monde animal et vous explique comment les chercheurs étudient la communication acoustique chez les animaux, au moyen de nombreux exemples d’espèces qu’elle a étudiées dans sa carrière. Des alouettes aux zèbres, en passant par les chèvres et les chevaux, elle vous expliquera ce qu’on sait aujourd’hui sur la communication animale, et quel est le futur de ce sujet avec l’avancée rapide de l’intelligence artificielle. 

– Les lieux-dits de Tramelan
• Jeudi 5 décembre, 19 h 30
• Raoul Voirol, enseignant retraité

La toponymie locale est une forme de langage du territoire. Les lieux-dits se rapportent souvent à l’affectation ou à la qualité du sol, au relief, à la faune ou la flore, voire parfois à des événements. Même si les cartes figent les noms, la toponymie évolue et chaque génération a sa propre géographie, ses propres points de repère qui se perpétuent ou se perdent dans les limbes du temps qui passe. Raoul Voirol travaille depuis plusieurs années pour retrouver les appellations, parfois oubliées ou perdues, de son village, Tramelan. Il a effectué un travail de recherche très fouillé, unique en Suisse romande, qui sera publié fin 2024, début 2025. De la Chal Michelo (1440) au Chemin des Rinsures (2023), quelque 600 toponymes… une part de l’histoire locale.

(cp-oo)

Le 14e cycle de conférence a plus d’une corde à son arc et plus d’une lettre dans son sac. (photo ldd)