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L’horlogerie soulève des questions!

Edition N°15 - 17 avril 2019

Président de la CEP, Patrick Linderest partagé entre confiance et prudence lorsqu’il évoque le deuxième trimestre 2019 du secteur secondaire. (photo rke-a)

La séquence positive que connaît le secteur secondaire depuis plusieurs mois devrait se poursuivre durant le deuxième trimestre 2019 selon le baromètre industriel de la Chambre d’économie publique du Jura bernois (CEP). 

Cet outil d’appréciation des grandes tendances plongeant au cœur des entreprises indique une stabilisation du niveau de fonctionnement du système de production interdépendant de la région, dont l’horlogerie reste incontestablement le débouché principal. Un ralentissement de la croissance du volume d’affaires est cependant perceptible chez certains acteurs industriels alors que les espérances en matière de résultats financiers sont tempérées. «Une dichotomie nette s’est opérée durant les premiers mois de 2015 à la suite du choc monétaire. Depuis lors, les petites entreprises, souvent très spécialisées, éprouvent une pression – notamment sur leurs marges – de laquelle elles peinent à se soustraire. La complémentarité du système de production microtechnique pourrait ainsi être compromise si cette configuration s’installe durablement», souligne Patrick Linder, directeur de la CEP. 

Une sérénité mesurée 

Dans ce contexte, les évolutions perceptibles actuellement dans l’horlogerie semblent avant tout nécessiter une redéfinition de l’agencement productif dans lequel produits complexes, impératifs de précision et finition exigeante compensent l’inéluctable baisse du volume dans l’entrée de gamme. Les anticipations des entreprises du secteur secondaire pour le deuxième trimestre 2019 indiquent une prolongation de la séquence positive dont bénéficie une large part de l’industrie régionale depuis près de deux ans. Emanant du baromètre industriel de la Chambre d’économie publique du Jura bernois (CEP), ces prévisions et leur homogénéité rappellent la communauté de destin dans laquelle fonctionnent les entreprises et soulignent la dépendance aux mêmes marchés dont l’horlogerie reste, sans conteste, le plus notable.

L’horlogerie reste le domaine moteur de la région 

Au niveau des entrées de commandes, les attentes des entreprises dessinent une légère augmentation globale du volume d’affaires, inscrite dans la continuité des tendances relevées les derniers mois. Du point de vue des prévisions de commandes, l’industrie régionale semble avoir retrouvé, dans l’essentiel des secteurs, le niveau de fonctionnement des années 2013-2014. Cette phase conjoncturellement satisfaisante ne doit cependant pas occulter un ralentissement de la croissance du volume d’affaires perceptible chez certains acteurs industriels. Domaine moteur de la région et prescripteur principal des besoins microtechniques, l’horlogerie suisse connaît certaines évolutions dont le baromètre industriel de la CEP a cherché à décrypter les effets attendus sur les entreprises de production, de sous-traitance, d’équipement ou de technologies de production au travers d’une question ad hoc. La dépendance à l’horlogerie d’un tissu industriel historiquement développé pour la production de montres est, si besoin, confirmée. Si un nombre important de sociétés régionales sont principalement actives dans le milieu et le haut de gamme depuis de longue date, d’autres proposent leurs compétences à l’ensemble de l’horlogerie suisse. Compensée par de bonnes performances dans les segments supérieurs et les produits complexes, la baisse de volume dans l’entrée de gamme impacte modérément le système de production régional mais pose toutefois de nouveaux défis de nature industrielle pour l’écosystème de production microtechnique au service de l’horlogerie.

(cp-oo)

Président de la CEP, Patrick Linderest partagé entre confiance et prudence lorsqu’il évoque le deuxième trimestre 2019 du secteur secondaire. (photo rke-a)