L’Union des paysannes et femmes rurales du Jura bernois (UPJB) a tenu ses assises annuelles le 31 mars dernier à Corgémont. Invitée d’honneur : la présidente de l’Union suisse des paysannes et femmes rurales (USPF), Anne Challandes, qui a évoqué le thème relatif aux conséquences de la séparation du couple dans l’agriculture.
L’Union suisse des paysannes et femmes rurales (USPF) peut se targuer d’un solide soutien. Forte de 5’000 membres, la faîtière helvétique fondée en 1932 donne une voix à plus de 50’000 femmes de la terre et de la nature. L’association s’est d’ailleurs fait entendre au niveau social. « La politique agricole PA22+ est enfin sous toit avec pour la première fois une solution : la conjointe ou le conjoint qui travaille régulièrement dans l’exploitation doit être assuré en cas de perte de gain et contre les risques de prévoyance. On a dû beaucoup batailler pour expliquer cette réglementation, mais on y est arrivé », s’est félicitée sa présidente Anne Challandes. Un pas en avant pour l’USPF qui a participé à l’élaboration de cette ordonnance en évoquant les revenus agricoles, la stratégie et l’amélioration structurelle, le droit foncier rural ainsi que la stratégie du climat agriculture-alimentation.
Revenus et investissements insuffisamment documentés
Mais c’est aussi pour parler d’un sujet sensible qu’Anne Challandes a été invitée à Corgémont, celui des « conséquences de la séparation du couple dans l’agriculture ». Et le constat est flagrant : « Dans ce domaine, les biens, les revenus et les investissements sont souvent mêlés et parfois insuffisamment documentés. En cas de divorce, la liquidation du régime matrimonial peut s’avérer beaucoup plus complexe qu’en théorie et peut créer des situations problématiques, voire dramatiques », a-t-elle souligné. D’autant plus que les questions financières et patrimoniales sont aussi déterminantes. En moyenne, 53 % des femmes paysannes travaillent à l’extérieur et les couples ont une part importante de revenu aussi gagné hors paysannerie. « En ce qui concerne le nombre de divorces, il évolue de façon identique, soit 40 %, que ce soit dans le secteur agricole ou autre », ajoute-t-elle.
L’importance de la communication entre conjoints
Alors que faire pour améliorer la situation ? « Si possible, il est utile de maintenir une communication correcte entre les conjoints pendant la procédure de séparation et de divorce, afin de pouvoir régler la situation par consentement mutuel. Cela est d’autant plus important s’il y a des enfants, qui devraient pouvoir être préservés de relations conflictuelles entre leurs parents », considère encore Anne Challandes.
Les détériorations du couple dépendent aussi du contexte financier de chaque famille dont les revenus sont parfois mal considérés et peu appropriés. C’est aussi en cela que le destin des couples ruraux est noué.
Roland J. Keller
www.up-jb.ch
Pour sa première année de présidence, Isabelle Kämpf a félicité l’engagement des membres de l’association en présence du maire de Corgémont, Denis Bessire, et de Richard Vaucher, président de la Fondation pour le rayonnement du Jura bernois (FRJB) et président de la Chambre d’économie publique du Jura bernois (CEP), venu présenter la marque Grand Chasseral.
L’UPJB, dont la promotion des produits du terroir est son fer de lance, offre aussi des dégustations, groupes-apéros et spécialités régionales (350 paniers et 150 couverts ont été vendus en 5 mois), de même qu’une publication de recettes culinaires dans la presse régionale. « Mais c’est aussi et surtout un soutien éthique et convivial indélébile que nous préconisons », confie Isabelle Kämpf. Fondée en 2007, l’association prévoit cette année un cours gratuit en visioconférence le 23 mai via Instagram, une Journée du lait le 31 octobre dans plusieurs villages de la région et une visite cet automne au Musée Chaplin de Vevey.
Au niveau du comité, rien de changé, si ce n’est la démission de Monika Sommer, représentante UPJB à la « Verband Bernischer Landfrauenvereine » et à l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP), ainsi que responsable formation professionnelle « Ecole à la ferme ». Elle cède le témoin à Simone Schnegg de la Chaux-d’Abel. Pour l’an prochain, l’association recherche deux personnes intéressées pour remplacer deux autres membres du comité.
(rke)
