Habituellement, ce genre d’activité se déroule en forêt ou en pâturage. Sa pratique en intérieur trouve son origine aux USA et au Canada et est aussi observée en France, sous l’appellation de 3D indoor. C’est donc une première en Suisse qui a vu, en ouverture, le week-end passé, se dérouler le concours officiel, une compétition comprenant vingt-huit postes de tir avec 200 archers, qui soit dit en passant ne sont pas des chasseurs. Un classement individuel a été établi. Les week-ends suivants permettront aux divers clubs de Suisse et d’ailleurs de réserver des tranches horaires pour s’adonner à leur sport de prédilection et de profiter de l’infrastructure. Les fins de semaine seront réservées pour des initiations et animations diverses de groupes ou d’entreprises.
Le tir 3D
Le tir 3D est une variante du tir à l’arc traditionnel, sur cibles plates et fixes, qui met en situation des cibles en trois dimensions, représentant une cinquantaine d’animaux de grandeur réelle, réalisés en mousse polyéthylène très résistante. On peut marquer des points en fonction des zones atteintes, tête, cœur, etc. Chaque archer tire deux flèches, sur lesquelles son nom est inscrit, à des distances qui vont de 5 à 45 mètres, en fonction des catégories.
L’infrastructure mise en place
au Forum de l’Arc sur plus de 2000 m2 est un espace de grande qualité qui devrait ravir les compétiteurs venus de Suisse de France et d’ailleurs. Les postes, qui ont été mis en place par les membres du club, ont créé des environnements en fonction des types d’animaux. Un travail très soigné. Des tribunes ont également été installées, permettant aux visiteurs et accompagnants de suivre les tirs sur les cibles numérotées.
La société
Le club Arc et Forêt a été fondé en 1988 et compte aujourd’hui une centaine de membres dont une trentaine d’actifs. Il compte parmi les plus importantes associations du genre en Suisse romande. Membre de Swissarchery association et de l’Association cantonale de tir à l’arc, il a déjà organisé plus de soixante concours en forêt, dont trois fois les Championnats suisses 3D, ainsi que les Championnats suisses préhistoriques. C’est pour fêter ses 35 ans que la société a mis sur pied ce projet innovateur qui a demandé huit mois de préparation à son comité. Son président, Florian Juillerat, est par ailleurs multi champion suisse.
Le matériel
De l’arc en noisetier fabriqué par les gosses au matériel de compétition actuel, il y un monde. C’est aussi un sport olympique. Pendant 10’000 ans au moins, le tir à l’arc était pratiqué pour chasser ou faire la guerre. Vers 1500, l’arrivée de l’arquebuse entraîne la disparition progressive de l’utilisation guerrière de l’arc. Le tir à l’arc devient alors un loisir puis un sport à part entière. Les arcs utilisés de nos jours n’ont plus rien à voir avec leurs ancêtres. Le bois a souvent été remplacé par des fibres de verre, de carbone ou de l’aluminium. Ils peuvent être équipés d’un viseur, d’un repose-flèche, de stabilisateurs, d’amortisseurs, de poids, et, pour certains, de cames (poulies dont l’axe est excentré) qui démultiplient la puissance de l’arc. Ainsi, lors des compétitions, les flèches tirées peuvent atteindre une vitesse dépassant 400 km/h et des portées de 300 m à 800 m, voire jusqu’à 1’500 m.
Les flèches d’archerie existent en de nombreuses variétés. Une flèche de qualité est fabriquée avec des matériaux de premier choix et correspond à l’arc. Elle est constituée d’une pointe en acier, d’un tube ou un fût, qui peut être constitué de bois, de carbone, d’aluminium ou d’un mélange aluminium-carbone, de l’empennage (les 3 plumes) et d’une encoche. En fonction de l’allonge de l’archer sera déterminée la taille de la flèche.
Claude Gigandet
www.arcforet.ch
www.swissarchery.org
