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Petit voyage en Noussklavie

Edition N°34 – 21 septembre 2022

Nouss Carnal, passionné de photographie, possède une belle collection d’appareils. (photo cg)

Celles et ceux qui pensaient que Nouss Carnal, photographe professionnel touche-à-tout et curieux de toutes techniques, allait poursuivre sa retraite tranquillement se trompent une fois de plus. Pour fêter dignement son quatre-vingtième anniversaire, il a réservé de longue date la galerie de La Cave à Soyhières et présente une exposition à la hauteur de son talent : majestueuse. « C’est la dernière de cette envergure », affirme-t-il. Quoiqu’avec lui, on peut s’attendre à tout !

Bon vivant et jovial, Nouss Carnal a voué toute sa vie à la photographie professionnelle. Ses images du monde industriel, politique, culturel, artisanal ou social constituent un témoignage iconographique d’une valeur exceptionnelle pour la région, de la fin des années soixante aux années 2000. Il a fait don de près de 280’000 négatifs, une centaine de classeurs représentant environ 10 mètres linéaires, à Mémoires d’Ici, à Saint-Imier. 

En 1967, Nouss Carnal installe son atelier de photographie à Delémont, où il se domicilie. Il l’exploitera une cinquantaine d’années à divers endroits de la ville. Mais depuis un bon bout de temps, il est revenu vivre à Moutier, dans la maison de son enfance à la rue Beausite. 

Un inventeur de techniques

Dans son échoppe jurassienne, il forme six apprentis, dont des noms qui sont bien connus dans le monde des adeptes de Nicéphore Niepce, et qui, rigole-t-il, deviendront ses concurrents. Il maîtrise tous les domaines de la photo professionnelle, mais l’homme est un véritable touche-à-tout et curieux de ce qui, de près ou de loin, concerne la photo. Il a besoin de manipuler ses images, de les triturer, d’inventer des techniques, d’expérimenter, de fuir le conventionnel, de privilégier la fantaisie. Il peut avoir recours à l’informatique ou travailler dans le plus pur style artisanal, pourvu que l’originalité prime.

De l’argentique au numérique

Nouss Carnal est bien entendu un passionné et il a durant ses plus de cinquante ans de métier vu évoluer les techniques et le matériel. Il a été un des premiers à vivre de l’intérieur le passage de l’argentique au numérique dans le début des années nonante. Il avoue que son approche a varié et que les paramètres ont changé avec les nouvelles technologies qui permettent aujourd’hui de transformer les photos, ce qui n’était pas possible auparavant.

Fierté

Rencontré dernièrement au vernissage de Visarte où il expose, ainsi que sa compagne Dominique Nappez, il apprend que le fameux prix Gianadda est attribué à un photographe, Xavier Voirol. « C’était mon apprenti », sourit-il fièrement. 

On peut donc découvrir une belle diversité et surtout de l’originalité dans les grands locaux de la Cave de Soyhières où, c’est garanti, il surprend à nouveau son monde depuis le début de l’exposition, soit le 4 septembre dernier. 

Claude Gigandet

« Petit voyage en Noussklavie », La Cave, Soyhières, jusqu’au 3 octobre 2022. 

Vendredi 18 h – 20 h,
samedi-dimanche 15 h – 18 h.

Nouss Carnal, passionné de photographie, possède une belle collection d’appareils. (photo cg)