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Pointer et tirer, c’est pour bientôt

Edition N°18 – 12 mai 2021

Jean-Paul Azzopardi et Angelo Lusa, deux piliers du club qui attendent impatiemment le déconfinement. (photo cg)

A l’arrêt comme la plupart des sociétés pour les raisons qu’on devine, le club de pétanque La Boule prévôtoise attend avec impatience la levée des restrictions pour reprendre ses activités. Pour ces adeptes d’adresse, de stratégie ou de tactique, le manque d’entraînement et de compétition commence à se faire sentir. L’occasion aussi de lancer un appel à de nouveaux intéressés pour rejoindre et rajeunir le contingent de ce jeu que nombre de personnes pratiquent comme loisir.

Il faut remonter à septembre 1977, sous l’égide de feu Luigi Fioroni, pour trouver les premières traces de la société de pétanque qui forme une grande famille de passionnés. Le terrain d’entraînement, de compétition, situé aux Evalins a d’abord passé par Plein-Soleil et la rue de Soleure avant de trouver l’endroit idéal où les membres ont construit leur buvette, qui, au début, n’était qu’une cabane de chantier. Une structure chauffée avec deux pistes est installée pour l’hiver et démontée à la belle saison, tandis qu’on compte sept pistes à l’extérieur. La société compte actuellement trente-trois membres, avec treize licenciés dont deux dames et est en restructuration au niveau de l’organisation de son comité. C’est Angelo Lusa, homme à tout faire qui préside provisoirement aux destinées de la société, appuyé par sa bande de potes. Au cours des années, plusieurs membres se sont distingués par des classements aux premières places lors de tournois et concours. Mais la vie du club n’est pas faite que de performances, il y règne une belle amitié et une convivialité partagée parfois par le petit pastis traditionnel ou autre breuvage, que certains préfèrent aussi sans alcool pour ne pas perdre la concentration nécessaire. 

Un sport de plaisir

Les pétanqueurs de la région Jura-Jura bernois, une vingtaine de sociétés, sont regroupés à l’association jurassienne de pétanque (AJP), membre de l’association suisse. La Boule prévôtoise organise chaque année un tournoi national à la Pentecôte et est tenue de participer aux six concours officiels de l’AJP. Les membres peuvent ensuite s’inscrire individuellement à d’autres compétions et tournois à travers le pays, selon leurs affinités. Pratiqué en tant que sport, la pétanque demande des entraînements réguliers afin de garder la main, les distances dans l’œil ou travailler la stratégie. Des ateliers de formation pour les jeunes sont aussi organisés. Le moyenne d’âge des sociétaires étant assez élevée, c’est avec un certain intérêt qu’ils verraient de jeunes forces venir renforcer l’effectif. Il suffit pour ça de se présenter aux rencontres hebdomadaires les mercredis et vendredis dès 17 h, et les samedis et dimanche dès 16 h.

Un peu de technique

Une belle partie de pétanque commence tout simplement. On approche ses boules le plus près possible, et plus près que son adversaire, du cochonnet (appelé aussi le petit), lancé à une distance de 6 à 10 m. A 13 points, c’est gagné ! On joue à un contre un (tête à tête), avec trois boules chacun, ou en doublette, avec aussi trois boules chacun ou en triplette avec deux boules chacun. Il ne peut y avoir plus de douze boules sur le terrain qui peut être en sable ou en gravier, d’une grandeur de 3 ou 4 m de large par 12 m de long. Les boules sont en acier dur, semi tendre ou tendre, selon que l’on soit tireur ou pointeur, d’un diamètre de 7 ou 8 cm, dont le poids varie entre 650 et 800g. Elles peuvent aussi être en inox. Pointer, c’est rapprocher les boules du cochonnet, tirer, c’est dégager les boules de l’adversaire. Le joueur se place dans un cercle de 50 cm pour lancer ses boules et y reste jusqu’à ce qu’elle ait atteint le sol. Parmi les nombreuses expressions employées par les spécialistes, retenons celle de mettre une fanny, c’est-à-dire de se ramasser un 13 à 0. On vous fait cadeau des règles précises, car elles sont légion et s’apprennent lors de la pratique.

Un jeu attrayant

La pétanque est un jeu de boules dérivé du jeu provençal qui peut être sportif ou divertissant. C’est le onzième sport en France par le nombre de licenciés et il a connu des années fastes en Suisse également, même s’il a un peu perdu de sa popularité ces dernières décennies. Certains préfèrent peut-être les éternels écrans, la multitude de jeux de l’internet ou les réseaux sociaux. Pourtant, il est encore passablement populaire. Chacun peut y jouer facilement et y prendre du plaisir, y compris femmes et enfants. Avec les joueurs occasionnels et les amateurs de ce jeu idéal en vacances par exemple, ce sont tout de même des millions de pratiquants qui tirent ou qui pointent à travers le monde ! Il est par définition synonyme de convivialité, de camaraderie, et ce ne sont pas les membres de La Boule prévôtoise qui diront le contraire, eux qui se réjouissent de reprendre leurs activités après en avoir été privés pendant plus d’une année. Tentés ? Rendez-leur une visite et faites une partie ou une mène, comme ils disent, avec eux. 

Claude Gigandet 

Jean-Paul Azzopardi et Angelo Lusa, deux piliers du club qui attendent impatiemment le déconfinement. (photo cg)