Réélu pour un deuxième mandat à la mairie de Valbirse en novembre 2022 en remportant son duel face à Pierre-Michel Raetzo (Horizon solidaire Valbirse) avec 58% des voix, Jacques-Henri Jufer préfère les actes aux grandes théories. Sa devise : avancer vite et bien en exploitant au maximum le potentiel à disposition. C’est dans cet ordre d’idée qu’un réaménagement des dicastères a été opéré au début de l’année 2024 lors du remplacement de Pierre-Michel Raetzo par Cédric Berberat à l’Exécutif. «Il est très important de pouvoir diriger un dicastère en fonction de ses connaissances et de ses affinités. C’est dans cette optique que nous avons procédé à cette réorganisation», explique le maire qui est actuellement à la tête de la sécurité, de la protection de la population et des écoles. Invité à se prononcer sur le climat qui règne au sein de l’Exécutif de Valbirse, Jacques-Henri Jufer s’est fendu d’un commentaire limpide : « Le Conseil communal se compose de sept personnes avec des caractères forts ce qui peut parfois donner des étincelles. L’avantage d’une telle situation, c’est que l’on cherche à faire bouger les choses avec énergie plutôt que de roupiller chacun dans son coin. » Avec la mise en place de la commission Bien Vivre à Valbirse et de l’AGAVE (Association Groupement des Aînés Valbirse et Environs), la volonté de privilégier le vivre ensemble est fortement prononcée. L’impulsion vient généralement des autorités, mais pas seulement. «Ce qu’on a tendance à oublier, c’est que les projets qui ont le plus de chance d’aboutir sont souvent portés par la base, soit les citoyens», relève-t-il. «A Valbirse, je peux vous citer deux exemples très concrets qui émanent de personnes externes à la commune : le cinéma Palace et le Bike Park.»
«La population a toujours raison»
On ne peut raisonnablement pas s’entretenir avec le maire de Valbirse sans évoquer le dossier des écoles. Bref coup d’œil dans le rétroviseur. En novembre 2022, le crédit-cadre de 13 millions pour rénover les écoles de Malleray et de Bévilard et construire un nouveau bâtiment à Malleray avait été refusé par 780 voix contre 311. «On peut évidemment s’offusquer d’un tel refus qui engendre naturellement de la frustration compte tenu du temps et de l’énergie dépensée dans ce projet, mais nous devons l’accepter. C’est bien la preuve que la population a toujours raison et qu’elle se trouve au-dessus des autorités. C’est la force de notre système démocratique qui est le meilleur du monde. Il est parfois lourd, mais ça fonctionne», explique-t-il. «Le projet que nous avions l’intention de faire passer de manière globale pour résoudre tout le dossier en une fois était ambitieux, c’est vrai. Cela dit, il faut bien s’imaginer que la décision rendue par les citoyens n’était pas dirigée contre les écoles, mais c’est purement l’aspect financier qui a freiné la population. Nous devons donc maintenant nous atteler à solutionner ce dossier étape par étape en fonction des moyens à disposition. Actuellement sous-utilisée, l’école de Pontenet se trouve au cœur de cette réorganisation puisque nous l’utiliserons davantage. Nous devons également trouver une solution pour régler le problème de l’EJC, actuellement installée dans des pavillons provisoires sur le site de l’école secondaire. Différentes pistes sont étudiées. C’est l’un de nos plus grands défis.»
«Touche pas à ma poste !»
La menace de fermeture qui plane sur la poste reste également une grande préoccupation pour le Conseil communal : «Il est exclu d’activer un plan B tant que le Conseil des Etats n’aura pas pris position sur la motion qui demande à clarifier la nature du mandat de ce service universel avant de procéder à toute restructuration et tout démantèlement. Si nous acceptons cette fermeture sans broncher, j’ai bien peur que même les CFF emprunteront une voie similaire.» Au chapitre des bonnes nouvelles, Jacques-Henri Jufer se réjouit de l’arrivée imminente d’un Medicentre dans les anciens locaux de la BCBE. «Comme nos médecins arrivent à la retraite, il est absolument indispensable pour Valbirse de pouvoir garantir un service médical de proximité. La concrétisation de ce projet mené par le Réseau de l’Arc est donc une excellente chose. Elle nous permet de voir le bout du tunnel.» Pour conclure notre tour d’horizon, le maire de Valbirse a donné son point de vue sur le dossier sensible de la Tour de Moron : «Je suis étonné par la lenteur de la procédure pénale. Ça va beaucoup trop long !» s’exclame-t-il. «Il ne faut pas oublier que toute une région s’est approprié la Tour de Moron. Sa vocation de formation est à mes yeux encore plus importante que la tour elle-même. Il faut la guérir et surtout ne pas la laisser mourir.» Olivier Odiet
Qui fait quoi?
Jacques-Henri Jufer (maire): Sécurité, protection de la population, écoles
Grégory Affolter (vice-maire 2025): Finances, promotion économique
Joëlle Braun Monnerat: Affaires sociales
Cédric Berberat: Aménagement du territoire, police des constructions
Stève Blaesi: Eau potable, eaux usées, forêts, pâturages, culture, sports, jeunesse
Josian Furer: Bâtiments
Ismaël Mohny: Services techniques, transport et énergie

