Mercredi 12 juin, école primaire de Reconvilier, 13h54. Le power point est en place, les chaises alignées. On attend les enfants, ça commence à 14h. Aujourd’hui, dans la salle de chant, Christine Pompéï a la parole. L’auteure d’origine française nous révèle les secrets de ses enquêtes, décrit le processus de publication d’un livre et surtout, dévoile le premier chapitre de la prochaine enquête. Les 53 enfants et la demi-quinzaine d’adultes sont ravis.
Bref regard dans le rétroviseur. La librairie La Source à Reconvilier fête son anniversaire, fait un don à la bibliothèque de l’école primaire et celle-ci organise une activité pour les écoliers. La semaine précédente, les conteuses d’Arôme Rouge sont venues conter pour les classes de 1H, 2H et 3H. Une semaine plus tard, soit le mercredi 12 juin, les classes de 4H à 8H écoutent Christine Pompéï.
Connue des enfants en Suisse romande, elle désire ardemment que les jeunes lisent.
Digne d’un thriller haletant
Les Enquêtes de Maëlys ont commencé en 2013. Cette série compte désormais 18 tomes (vendus à des dizaines de milliers d’exemplaires) qui racontent les aventures de Maëlys et Lucien en Suisse, allant de la fosse aux ours à Genève ou Saillon, en passant par la Cathédrale de Lausanne. Si ces livres ont vu le jour, c’est parce que l’auteure voulait donner envie de lire à sa fille qui se prénomme… Maëlys. Et ça marche. Les enfants ont envie de lire, ils sont impatients de découvrir le prochain tome, la prochaine intrigue. Chaque histoire contient sept chapitres. Ainsi, en lisant un chapitre chaque soir, on peut lire un livre en une semaine… digne d’un thriller haletant!
Pour écrire une intrigue, il faut tout un éventail d’ingrédients. Des mots liés à la peur, la nuit, un grincement de porte, un cri strident. Mais pas trop quand même, sinon on ne dort plus. Il faut que la peur soit passagère et puis qu’apparaisse quelque chose de plus rigolo. Et des synesthésies. Le récit est vivant. Au niveau des personnages, on ne trouve pas une princesse vêtue de rose, peureuse et douillette, ni un jeune homme fort, impavide et intrépide. Non, une jeune fille peut être courageuse et un petit garçon peureux.
Moment riche en culture, en lecture et en signatures
Dans la salle de chant de l’école primaire de Reconvilier, les enfants sont stimulés. Lorsque l’oratrice mentionne qu’une enquête pourrait se passer dans cette école, ici à Reconvilier, les visages s’illuminent et les pensées fusent. Ils imaginent les scénarii possibles. Par exemple: la maîtresse a corrigé les copies, mais elles ont disparu. Qui sont les suspects? Selon les élèves, ce pourrait être le concierge, un enfant qui avait fait une mauvaise note, les parents, le directeur amoureux ou tout simplement la fenêtre ouverte et le vent. L’auditoire n’a pas fini de participer. Les enquêteurs en herbe doivent ensuite trouver tous les métiers impliqués dans l’aboutissement d’un de ces livres d’une soixantaine de pages. «Le patron!» Oui, effectivement, mais on l’appelle plutôt éditeur. «Un illustrateur!» C’est juste, et en l’occurrence, on parle d’une illustratrice. «Un corrigeur!» Presque… Et puis les autres. Maquettiste, imprimeur, distributeur, diffuseur, libraire, et bien sûr, auteure. En tout, il faut compter environ une année entre la fin de l’écriture et l’arrivée du livre en librairie. Après un quiz général, la conférence se transforme en histoire lorsque Christine lit en avant-première le chapitre 1 du prochain livre. On sent une atmosphère un peu tendue dans la salle, on veut en savoir plus! Les frissons sibériens et l’imagination enveloppent la salle. «C’est sûrement le husky!», entend-on au dernier rang. On termine le tout par une séance de dédicaces et des beaux sourires. Un moment riche en culture, en lecture et en signatures. Les élèves de Suisse romande lisent. Mission accomplie!
John Utermann