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Répondre à des critères pointus

Edition N°16 - 28 avril 2021

De gauche à droite : Lucien Blaser, Division forestière ; Bernard Leuenberger, président CPBJB ; Alain Ducommun, Pro-Natura ; Michel Gigon, membre du jury. (photo pn)

Après une année d’interruption, faute de participants, la Commission des pâturages boisés du Jura bernois relance pour la 10e fois son traditionnel concours. Celui-ci s’adresse aux propriétaires et exploitants de pâturages boisés situés dans le Jura bernois.

Vendredi 23 avril, dans les pâturages Sous-Montoz, propriété de la Bourgeoisie de Reconvilier, c’était l’occasion pour la Commission des pâturages boisés du Jura bernois de présenter aux médias la 10e édition du concours.

Cette année, il est ouvert aux exploitants de pâturages boisés en estivage, d’un seul tenant, possédant une charge minimale de 15 pâquiers normaux (PN), un PN étant la surface nécessaire à la nourriture d’une vache pendant l’été ou l’estivage. Une année sur deux, le concours est destiné aux pâturages exploités en SAU, surface agricole utile. Les pâturages boisés, éléments constitutifs caractéristiques du paysage dans tout l’Arc jurassien sont particulièrement présents dans le Jura bernois.

Pour information, 17’000 ha, soit 31 % du territoire du Jura bernois, sont couverts de pâturages boisés, surfaces vouées à une exploitation mixte sylvicole et agricole, et protégés par la loi forestière. Le taux de boisement moyen est de 30 %, tandis que les herbages fournis se montent à 19’000 pâquiers normaux.

Production et biodiversité, un équilibre délicat

Dédié à la production herbagère et forestière, le pâturage boisé idéal, avec ses différents milieux semi-ouverts variés, accueille une riche biodiversité, avec des biotopes appropriés pour de nombreuses plantes, un nombre élevé d’insectes, d’oiseaux et de micromammifères. « Une mosaïque de milieux imbriqués les uns dans les autres », selon Michel Gigon qui indique encore « qu’on peut relever jusqu’à quinze essences de buissons dans notre région, buissons qui malheureusement disparaissent trop souvent comme d’autres variétés de plantes telles les orchidées par exemple. » Bernard Leuenberger, président de la commission relève quant à lui « que l’agriculteur se doit de lutter contre des plantes envahissantes comme les chardons, les rumex ou l’embroussaillement et l’envahissement de la forêt. » De son côté, la Division forestière du Jura bernois veille au rajeunissement et au taux de boisement qui doit être maintenu à long terme. Alain Ducommun relève que « ces milieux semi-naturels sont également soumis à une pression accrue par la population qui apprécie ces lieux de détente et de loisirs. Si l’aménagement de parcours dédiés à la pratique du VTT ou de l’équitation est encouragé, tout comme la mise à disposition de places de pique-niques ou de cabanes, ces derniers s’accompagnent malheureusement de son lot d’incivilités. »

Les membres de la commission en appellent à la responsabilité de chacun pour le plaisir du plus grand nombre.

Concours, objectifs et critères

La Commission, par son concours, vise la promotion, la conservation et la mise en valeur des pâturages boisés. Elle veut encourager les exploitants qui entretiennent cette carte de visite importante pour la région. Elle vise également à concilier les impératifs de la production agricole et de la biodiversité avec les activités de loisirs.

Le jury composé de représentants de l’agriculture, de la forêt, de la protection de la nature et du tourisme visitera les pâturages en début de pâture et en fin d’été en présence ou non des propriétaires ou exploitants. Les visites sont annoncées.

Quatre critères dotés chacun de vingt-cinq points guideront leur appréciation. Le critère « Agriculture » sera examiné entre autres sur son potentiel fourrager, ses infrastructures, son entretien et la charge en bétail. La structure et la répartition spatiale du boisement, son rajeunissement et sa qualité retiendront l’attention dans le domaine de la « Sylviculture ».

Dans le critère « Nature – Paysage », c’est la biodiversité, la tranquillité, le boisement et la présence de buissons qui entreront en ligne de compte.

Il sera tenu compte dans le critère « Loisirs et détente » des éléments tels : l’attractivité, le patrimoine construit, l’accueil du public (passages-clôtures) et la sécurité. La remise des prix aura lieu en automne sur le pâturage boisé lauréat. Les concurrents intéressés ont la possibilité de se renseigner et de s’inscrire jusqu’au 25 mai 2021 auprès de la Division forestière Jura bernois, Pierre-Pertuis 7, 2710 Tavannes.

Personne de contact : Lucien Blaser, tél. 031 636 67 30.

Adresse courriel : lucien.blaser@be.ch.

Patrice Neuenschwander

 

 

De gauche à droite : Lucien Blaser, Division forestière ; Bernard Leuenberger, président CPBJB ; Alain Ducommun, Pro-Natura ; Michel Gigon, membre du jury. (photo pn)