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Se familiariser avec l’élevage allaitant

Edition N°27 – 10 juillet 2024

Mathias Gerber (au centre), président de la société Vache Mère Suisse (VMS), en compagnie de John et Christine Haldemann, devant le sentier didactique « Léa et Ben » à la bergerie de la famille Haldemann. (photos rke)

La différence est bien connue dans le milieu paysan : les vaches allaitantes élèvent leurs veaux en pâturage pour la production de viande, sans être traites. En revanche, les vaches laitières, telles que les Holstein, sont élevées pour une production intensive de lait, souvent en stabulation avec une alimentation contrôlée. Ces deux méthodes répondent à des besoins agricoles distincts : viande de qualité pour les premières, lait en abondance pour les secondes. 

Parcours ludique

Pour célébrer son jubilé, l’AVAJB a donc choisi la bergerie de la famille Haldemann où a été mis sur pied un sentier didactique baptisé « Léa et Ben ».

Le parcours de 1,5 km, ludique et instructif, permet ainsi aux familles de découvrir les pratiques de l’élevage allaitant et d’apprendre les comportements adéquats en présence de bétail. « Ce qui compte surtout pour nous, c’est que le grand public prenne conscience que certaines façons de procéder peuvent se révéler dangereuses pour nos troupeaux », souligne Mathias Gerber, président de la faîtière suisse et membre du comité d’organisation. En effet, les débris de verre laissés dans les pâturages peuvent être mortels pour le bétail. « Ce qui nous semblait essentiel, au-delà de l’aspect festif de cette journée, c’est que les gens puissent faire au moins une fois le parcours didactique en famille », relève-t-il encore. Une journée fort intéressante où une tente de foire sera installée à proximité de la bergerie avec de la restauration et des animations pour les enfants. 

La famille Haldemann pionnière

La famille Haldemann, pionnière de l’élevage allaitant en Suisse, incarne parfaitement les valeurs de l’AVAJB. « Quand mon père s’est lancé à son retour des Etats-Unis en 1968, c’était l’un des premiers éleveurs de vaches allaitantes et on le prenait pour un fou. À l’époque, laisser le veau sous la vache était littéralement impensable. Pourtant, cette méthode naturelle valorise l’herbe des prés et des pâturages de manière optimale », se souvient John Haldemann. « Nos objectifs ne sont clairement pas les mêmes que pour les vaches laitières. L’alimentation de nos animaux se compose essentiellement de lait maternel, d’herbe et de foin. L’emploi d’additifs stimulant la croissance, de protéines ou graisses animales, de soja, d’huile ou de graisse de palme et de fourrages OGM est interdit. »

Présentation à la Foire de Chaindon

Aujourd’hui, la section du Jura bernois compte soixante-cinq membres, contre vingt et un à sa création et elle continue de jouer un rôle crucial pour les éleveurs de la région, organisant des sorties annuelles et participant à des événements comme la Foire de Chaindon à Reconvilier. « Depuis trente ans, la détention de vaches allaitantes dans notre région ne cesse d’augmenter », précise Mathias Gerber. « Au niveau suisse, l’ensemble du cheptel compte quelque 630’000 bêtes, et on dénombre entre 120’000 et 130’000 vaches allaitantes. Quant aux vaches laitières, leur nombre baisse un peu chaque année, même si elles demeurent encore majoritaires. »

Meilleure qualité bouchère

L’association faîtière Vache Mère Suisse (VMS), qui compte aujourd’hui plus de 6’000 membres, se distingue par ses labels Natura-Beef et Natura-Veal. « La marque Natura-Beef caractérise une viande provenant de veaux d’élevage allaitant âgés de 10 mois. Les races à viande utilisées garantissent une excellente qualité bouchère », note encore Mathias Gerber. 

Vachement appétissant tout ça !

Roland J. Keller

Mathias Gerber (au centre), président de la société Vache Mère Suisse (VMS), en compagnie de John et Christine Haldemann, devant le sentier didactique « Léa et Ben » à la bergerie de la famille Haldemann. (photos rke)