Découvrez le 19e épisode de notre série intitulée Histoire d’A pour histoire d’Animaux, histoire d’Adoption, histoire d’Amour…
« Quand j’étais petite, mes parents n’avaient pas les moyens d’acheter une voiture. Nous avions trois chevaux et c’est avec eux que nous allions faire les courses et que nous partions en weekend », raconte Cindy. Et ce n’est pas une histoire qui se passe au Far West au XIXe siècle ! Cindy est une jeune femme de 43 ans, son père était ouvrier chez ETA et elle a grandi à Cortébert, avant de s’installer à Moutier. « On est une famille à animaux », ajoute-t-elle : des lapins, des chats, mais surtout des chiens : « On a toujours eu des bergers allemands. » Des sauvetages pour la plupart. Ainsi Tzigane, une chienne de 7 mois, maltraitée, toujours attachée à un poteau par ses propriétaires qui ne la sortaient jamais. « Elle était dans un état épouvantable ! » A force de soins et d’amour, elle est devenue affectueuse et sociable et a vécu encore douze ans. « C’était ma chienne, mais elle était totalement fusionnelle avec mon père ! »
Sauvagement battu
Rebelotte avec Snifi, une bouvier appenzellois croisée avec un labrador. Un sauvetage aussi : « Toute petite, elle avait été sauvagement battue par un paysan chez qui elle avait eu le malheur de s’aventurer. Traumatisée, elle était devenue tellement asociale que son propriétaire avait décidé de l’euthanasier. » Alors jeune mariée, Cindy l’emmène à la maison et elle vivra quatorze ans : « Il a fallu énormément de temps pour l’apprivoiser et elle s’est toujours méfiée des inconnus », confie-t-elle. « Là aussi c’était mon chien, mais c’est surtout à mon ex-mari qu’elle s’est attachée. »
J’ai troqué mon cheval contre une moto
Aujourd’hui, changement de décor : « Je ne fais plus d’équitation. J’ai troqué le cheval contre la moto. » Pas facile cependant de concilier passion des chiens et passion des bolides. Sauf si on opte pour des petits formats. « Mon grand-père a toujours eu des teckels. Je les ai toujours aimés. » Et un Teckel, c’est moto-compatible ! « Au départ, Luciano n’était pas chien du tout. Mais pour un teckel il a dit oui. » L’accord de son compagnon acquis, Cindy est bien décidée de se lancer dans nouveau sauvetage. Elle écume les sites des refuges en Suisse : pas de teckel en adoption. Elle s’adresse à l’association Teckels sans Doux Foyers, à Paris, craque pour un premier, un deuxième et même un troisième teckel, mais à chaque fois qu’elle est sur le point de faire le voyage pour aller le chercher on l’avertit au dernier moment que le chien vient d’être donné en adoption à quelqu’un d’autre. Elle en pleurerait ! Attendri, son compagnon lui conseille d’opter plutôt pour un jeune chiot, mais c’est lui qui veut choisir la couleur. Quinze jours après, Nikita est là ! Une adorable petite chienne à robe tachetée. Pour le plus grand bonheur de Cindy… et même de Luciano ! A tel point que deux ans plus tard, quand Nikita aura des petits, le couple décide d’en garder deux : Platon et Salento.
Des passagers qui ne passent pas inaperçus
Ce n’est donc pas un teckel mais trois qui les accompagnent désormais sur les routes. « Nous avons acheté des sacoches spécial moto. Bien renforcées, bien aérées, munies de petites fenêtres grillagées qui permettent aux chiens d’admirer le paysage » …et de saluer leurs congénères en passant ! « Quand j’aperçois au loin un chien au bord de la route je compte, un, deux, trois, quatre et hop je sais que mes teckels vont se mettre à aboyer. » Invisibles dans leurs sacoches, ils surprennent leur monde et personne n’a le temps de réaliser d’où viennent les aboiements que déjà toute la petite troupe a disparu. Mais quand Cindy parque sa moto et ouvre les sacoches pour faire sortir ses petits diablotins, là c’est l’ébahissement général : trois chiens sur une moto ! Ca c’est du jamais vu ! Et tout le monde de sortir son téléphone mobile pour immortaliser la scène !
Blasés, Nikita, Platon et Salento prennent la pose. La moto, ils adorent, ils sont presque nés avec : depuis tout petits ils dorment dans les sacoches ! Et Cindy roule avec une extrême prudence : « Quand je suis seule, je fonce. Avec mes chiens, je me promène ! »
Claudine Assad
