Actualités, Culture

Théâtre et masques

Edition N°21 – 29 mai 2024

Les masques utilisés par Utopik Family constituent un mélange entre le grotesque et le caricatural, donnant une impression de personnages sortis directement d’un dessin animé. (photo ldd)

Un duo, deux clowns, quelques masques, de la poésie et l’histoire touchante de deux enfants, voisins de palier. Eux ne se connaissent pas. A la fenêtre, Lou et Maé créent chacun un monde imaginaire pour échapper au quotidien qui peut parfois paraître brutal. 

Lou vit seul avec sa mère depuis le départ explosif de son père. Lou aime sa mère. Elle est plate comme une crêpe et molle comme une limace. Mais lorsqu’elle sort en ville, elle achète toujours un petit cadeau à son enfant préféré. Lou est enfant unique. Parfois sa mère a le bras qui plane, comme elle dit. Et c’est toujours à Lou de le rattraper au vol. Maé habite avec ses parents. Un drôle de couple. Ça crie et ça rigole fort et puis parfois ça pique. Ses parents sont un peu comme ça… piquant de partout. Maé les appelle les porcs-épics. Maé n’est pas comme les autres enfants. A l’intérieur, c’est un glaçon et quand on est fait de glace, il faut faire super gaffe pour ne pas fondre.  Et puis il y a le toit. Cet espace de liberté, là, sous le ciel étoilé. Ce petit endroit protégé des autres et loin des tracas. Un soir, Lou passe le rebord de la fenêtre et comme l’équilibriste du cirque d’en bas, s’en va rêver à un autre monde. Ce soir-là, sur le toit de l’immeuble, en quelques secondes à peine, tout bascule et les deux enfants se voient liés pour la vie. 

A partir de là, ils ne se quittent plus. Ils rêvent ensemble et décident de ne plus jamais redescendre, préférant la caresse du vent dans leurs cheveux, la délicatesse des formes créées par la fumée de la cheminée et la compagnie des étoiles à leurs tourments nocturnes. Eux s’aiment d’un amour fraternel et c’est tout ce qui compte. 

Par cette création, la compagnie souhaite parler de liberté.  

La liberté de la forme tout d’abord. Il y a donc du masque parce que c’est sa manière prioritaire de s’exprimer et aussi parce que cela permet au spectateur-rice de laisser libre cours à son imaginaire pour créer son texte. Il y a de la musique car c’est beau et ça transporte loin dans les étoiles, surtout lorsqu’elle est composée par Florine et Jessana Némitz. Il y a du texte, pas beaucoup, mais un petit peu quand même, pour apporter de la profondeur, pour marquer les passages importants ou, simplement, pour briser les codes et ne pas rester dans une seule forme de jeu. 

(cp-oo) 

 

« Le ciel au-dessus »,
spectacle de la compagnie
Utopik Family, vendredi 31 mai (20 h) à l’aula de
Chantemerle à Moutier.   

Les masques utilisés par Utopik Family constituent un mélange entre le grotesque et le caricatural, donnant une impression de personnages sortis directement d’un dessin animé. (photo ldd)