Portraits

Un rayon de soleil dans les Prés

Edition N°16 - 28 avril 2021

Centenaire d’une coquetterie rare, « Léni » Flückiger se porte comme un charme. (photo Olivier Odiet)

L’adage prétendant que le travail conserve s’applique à merveille pour Léa Flückiger, dite Léni, qui a célébré son centième anniversaire le lundi 26 avril au Foyer des Prés, à Loveresse. Avec son mari Fritz, elle a tenu le restaurant des Trois Suisses à Saicourt, avec boulangerie et magasin d’alimentation, durant plus de quarante ans. Restée très coquette, elle n’a rien perdu de sa verve d’antan et se met volontiers à disposition pour donner un coup de main à la cuisine du home. Son seul regret : ne pas être entourée de résidents qui tapent le carton, une passion dévorante qui ne l’a jamais quittée. Rencontre avec une centenaire rayonnante au caractère bien trempé. En effet, quelque chose nous dit qu’elle ne se laisse pas marcher dessus…

Lorsque Léa Flückiger s’est présentée devant les représentants de la presse, on a d’abord pensé à une plaisanterie : « C’est elle la centenaire, vous êtes sérieux ? » se sont interrogés les plumitifs de service. Il faut dire qu’avec son élégance, son sourire lumineux et sa tenue vestimentaire éblouissante, rien ne laissait supposer un tel âge. Ce jour-là, sa fille Ursula et son beau-fils Francis Grünenwald avaient eux aussi fait le déplacement au Foyer des Prés à Loveresse où Léa est arrivée en mars 2018. Le cadre verdoyant du lieu, la magnifique vue sur Montoz et l’attention permanente prêtée aux résidents du home lui permettent de se sentir épanouie dans son environnement. Léa n’est pas du genre à rester les yeux rivés sur la pendule. Elle est active et n’hésite pas à donner un coup de main à la cuisine du home entre deux mots fléchés et une balade en déambulateur.

A Lyss, au pays des merveilles…

Léa est née à Eriswil le 26 avril 1921. C’est là qu’elle a passé toute sa jeunesse avant de boucler sa valise pour apprendre le français dans le village vaudois de Treytorrens, en 1938. C’est dans une entreprise de Neuchâtel que Léa a rencontré Fritz, un boulanger qui deviendra son mari en mars 1947 alors qu’ils étaient domiciliés à Berne. La même année, le couple a mis le cap sur Saicourt pour y exploiter le restaurant des Trois Suisses avec boulangerie et magasin d’alimentation. Cette merveilleuse aventure qui ne fut pas de tout repos, pénibilité du travail oblige, a duré plus de quarante ans. Léa et Fritz ont également tenu le magasin Usego à Saules durant quelques années. L’âge de la retraite ayant sonné, le couple a décidé de retourner en Suisse alémanique, dans un appartement, à Lyss. Un choix qui ne laissa visiblement aucun regret à Léa qui est restée dans cette localité une trentaine d’années. Entre-temps, son mari est décédé et c’est au Foyer des Prés à Loveresse qu’elle coule des jours heureux depuis mars 2018. Maman d’Ursula, Ruth et Doris, elle compte sept petits-enfants et onze arrière-petits-enfants. Pour l’anecdote, Léa est la première résidente du Foyer des Prés à souffler 100 bougies. Le coup a été marqué le lundi 26 avril. Sans modération…

Olivier Odiet

Centenaire d’une coquetterie rare, « Léni » Flückiger se porte comme un charme. (photo Olivier Odiet)