Actualités, Manifestations

Une réussite sur toute la ligne

Edition N°29 - 18 août 2021

D-fender avec Duja. (photos cg)

Fort des prérogatives de leur succès de leur première édition d’il y a deux ans, le Festi’Lab ne pouvait que faire mieux au vu des expériences engrangées et des louanges récoltées tous azimuts. Le festival éclectique de la région prévôtoise deviendrait-il un événement incontournable de fin de vacances ? Il y a fort à parier, au vu de l’enthousiasme rencontré, qui, une fois de plus fut béni des cieux. La bande de potes et ses nombreux bénévoles ont montré une débauche d’énergie hors du commun pour présenter des concerts variés, pour la plupart régionaux, pour tous les goûts, au bord du Gaibiat, à Corcelles, au fond du Cornet. Plus de 800 personnes ont répondu à leur appel.

Rappelons que les origines du Festi’Lab remontent à il y deux ou trois ans, sous l’égide de Gaétan Lab, guitariste des Hillbillys, groupe rock de très bonne tenue. Pour fêter ses 21 ans, le jeune homme du Grandval eut la bonne idée de s’offrir un festival de rock, jazz, blues, etc., un événement rassembleur en pleine cambrousse. Avec ses compères, il se joua des problèmes des nombreuses autorisations à obtenir, de voisinage, de paperasse et autres tracasseries administratives. Il fallait une bonne dose d’abnégation et un bon coup de folie pour réussir à réunir artistes et public, avec mention top-nickel !

Avec cette programmation variée, le Festi’Lab entre dans le monde des grands et n’a rien à envier aux grandes manifestations musicales connues.

« Du bien de chez nous » !

Donc pas de vedettes capricieuses à prix astronomiques, mais des formations régionales de qualité qui se connaissent et qui sont potes, hormis un groupe de Louisiane bien connu. Les concerts débutaient à 15 h 30 et se sont poursuivis jusqu’au bout de la nuit et ont réjoui (presque) tous les tympans ! On pouvait toujours faire quelques pas dans les pâturages du site pour éviter les décibels des groupes les plus bruyants.  

Du côté de l’infrastructure, tout a baigné, que ce soit au niveau de la technique, de la nourriture, des boissons, des bars ou des inévitables contrôles sanitaires qui en ont laissés quelques-uns sur leur faim… Tout s’est déroulé dans une ambiance bon enfant ; de bon augure pour la prochaine Braderie prévôtoise !

Eclectique et régionaux

C’est Djamadia Band qui a ouvert les feux. Un groupe du Burkina Faso, formé de musiciens talentueux qui ont un grand sens mélodique, rythmique et un grand talent d’improvisation. D’entrée de jeu, ils ont su faire voyager les festivaliers dans leur pays d’origine. C’est ensuite un jeune étudiant jurassien de 22 ans, Simon Willemein, guitariste imbibé de rock’n roll qui leur a succédé, en interprétant ses compositions personnelles et des reprises.

Une fanfare au Festi’Lab ? Eh oui, FUnB Orchestra, issu de la fanfare de Bassecourt, compte une vingtaine de musiciens, formés et dirigés au départ et durant vingt-cinq ans par Ruedi Mosimann. C’est une sorte de big band, qui s’est dirigé vers des standards du jazz de l’époque, blues, swing soul ou des musiques plus contemporaines, genre latino, funk rock. C’est actuellement Gilles Schwab qui tient la baguette. Ce musicien professionnel tient à maintenir les liens entre générations et cela se remarque ! Moment très plaisant qui a bien trouvé sa place au sein du festival. Drinker’s soul, venant de la région delémontaine, a poursuivi la soirée. Formé de trois compères qui ont une longue expérience musicale et une énergie envoutante et sans retenue, ils ont distillé le blues qu’ils ont dans la peau. 

Quant à Brother Dege, l’invité de Louisiane, leurs riffs de guitare mâtinés d’une bonne dose de country psyché ont fait merveille. A noter que leur fameux morceau, « Too Old to Die Young », figure d’ailleurs dans la bande-originale du film de Quentin Tarantino, Django Unchained, composé par Dege Legg, un natif de Louisiane qui est d’ascendance cajun-français et irlandaise. Gros succès !

Les décibels ont ensuite frisé le rouge avec D-fender, un groupe de rock brut protéiforme. Ils se définissent comme « un conglomérat teigneux de vieux briscards revêches et d’irrécupérables têtes brulées ». Au chant, un certain Duja qui doit avoir des cordes vocales en acier trempé ! C’est Exess qui leur a succédé, un groupe prévôtois, qui affirme « faire du neuf avec du vieux et recycler le métal avec comme devise faire du groove métal ». Un enfant de Moutier, Manu Kann a distillé ses rythmes de Hip-Hop et de Rap avant que Pause C, un Nneuchâtelois, entraine les derniers fêtards jusqu’au petit matin.

Festival bien toléré

Rencontré au milieu de la foule, Charles Ramseier, accompagné de son épouse Marguerite et de sa fille Nadine, nous a rappelé avoir été maire de Corcelles pendant douze ans et caissier pendant vingt-huit ans, soit avoir passé plus de quarante ans à l’administration communale. Il s’est dit enchanté de voir ce qui se passe dans ces pâturages et a toujours approuvé cette manifestation. « C’est bien qu’il se passe quelque chose dans notre village qui le fasse vivre », se réjouit-il.

Quant au maître des lieux, Gaétan Lab, il est fort content de la participation de plus de 800 festivaliers, soutenus par quatre-vingts bénévoles et reconnaît que tout s’est bien passé, regrettant simplement les quelques petites tracasseries au niveau du pass. Il s’est dit aussi ému de la prestation de Brother Dege dont il grattait les mélodies quand il apprenait la guitare. 

Les entrées à prix modeste (à peine 4 tunes) et les bars devraient couvrir les investissements. Rendez-vous dans deux ans !

Claude Gigandet

 

D-fender avec Duja. (photos cg)