La «meilleure section (JU/JB)» de l’Union professionnelle suisse de l’automobile (UPSA), n’a guère fait allusion à l’annulation du Salon de l’auto. Lors de son assemblée générale, l’association régionale s’est plutôt inquiétée de l’avenir de son comité et de la formation d’un métier de pointe mal connu : celui de mécatronicien. Autrement dit, le «toubib» électronique de nos véhicules. Et il en faut de plus en plus !
Le Coronavirus a piqué le Salon de l’auto – par la suite annulé – mais n’a pas contaminé l’ardeur des membres de l’UPSA, en tous cas pour ce qui est de la section du Jura et du Jura bernois. C’est ce qui est ressorti de sa 7e assemblée générale qui s’est tenue au CIP de Tramelan, vendredi 28 février dernier. Forte de 89 garages affiliés (dont le 1/3 dans le Jura bernois), cette association affiche un extraordinaire engouement dans le milieu de l’automobile de ce coin de pays.
200 garages régionaux !
La région comprend d’ailleurs plus de 200 garages en tout, affiliés ou non à l’UPSA. «La section JU/JB est la plus active, la plus dynamique et la plus attachée à notre groupe», a relevé Alain Piller, directeur du Centre romand d’ESA+, société suisse qui fournit du matériel et donne des conseils aux garagistes. Alors, ce Coronavirus, inquiétant pour vous ? «Je n’ai pas voulu remuer le couteau dans la plaie lors de cette assemblée, sachant que nos garagistes étaient déjà bien au courant», convient Frédéric Bassin de Renan, président depuis un an de la section régionale. Même si ce dernier a lancé un vibrant appel à la presque totalité des membres présents à l’assemblée, pour motiver ses troupes à renforcer le comité, le souci numéro un de l’UPSA vient d’abord de la formation. Contrairement aux idées reçues, les mécanos autos ont depuis quelques années gagné en compétences au vu de l’évolution technologique.
En Suisse, le métier offre un apprentissage d’assistant (2 ans), de maintenance (3 ans) et de mécatronicien (4 ans). Ce dernier échelon – autrement dit le diagnosticien des véhicules – est le plus relevé, mais le plus mal compris par les jeunes ou leurs parents.
Cours de formateurs en partie payés
L’UPSA, qui dispose depuis sept ans d’un Centre de formation à Porrentruy (pour le Jura et le Jura bernois) est en manque d’apprentis. «On a formé 89 mécanos (en plus de 35 carrossiers-peintres), il nous en faudrait une bonne dizaine de plus pour rentrer dans nos frais», explique François Pose (dit Le Paco), pilier de la formation depuis 35 ans qui, samedi, a remis les clefs de chef des profs à Hervé Eray, du garage Duplain auto-électricité à Delémont. «J’ai toujours eu envie de former et cette fonction de responsable des profs me convient dans le contexte actuel du monde de l’automobile. Mon grand défi est de valoriser ce métier de mécatronicien. Je veux casser cette image de mécano-cuisinier-changeur de pneus», souligne ce dernier. Pour ce faire, il sera épaulé par la section qui va booster l’aide aux garagistes à former des apprentis. Il s’agira d’offrir un module de base d’un jour et de payer la moitié d’autres cours officiels (sur cinq jours) aux professionnels qui n’ont pas de maîtrise. Apprécié des membres, ce soutien doit encore se concrétiser. Avec ou sans Covid-19.
Roland J. Keller
Jacques Sester et Patrick Erard honorés
La section JU/JB de l’UPSA a également honoré deux membres de Saignelégier quittant le comité: Jacques Sester (21 ans de présence) et Patrick Erard (18 ans). Respectivement président et vice-président du Groupement des garagistes des Franches-Montagnes, ils œuvrent également à l’essor du Centre d’expertise franc-montagnard, apprécié du canton. L’endroit permet ainsi à cette association bénévole de bénéficier d’une infrastructure et d’outils modernes, autrement difficilement accessibles. Christophe Vallat, par ailleurs président de la section durant trois ans, est reconduit au sein du comité, tandis que François Beuret en devient un nouveau membre.
(rke)
